Du poisson breton pour les lycéens ? Pas simple !

Le 13/02/2018 à 10:15 par La Rédaction

Breizh Alim

Lancé en 2016
par la région Bretagne
et soutenu par l’État,
le projet travaille
sur quatre filières agroalimentaires :
le lait, les œufs,
le porc et
les produits
de la mer.

 

Entre aléas de la pêche et contraintes des règles des marchés publics, introduire du poisson local aux menus des 115 lycées bretons dont la Région a la charge prendra du temps. « Il faut que les acteurs de la filière comprennent les contraintes des acheteurs des collectivités et des personnels de cuisine et vice-versa, souligne Pierre Karleskind, vice-président de la Région en charge de la mer et des infrastructures portuaires. Surtout, puisque le code des marchés publics rend impossible d’afficher une préférence nationale ou régionale, il faut aussi chercher et identifier des critères que seuls des acteurs locaux pourraient relever. Cela passe par le dialogue. » C’était le but de la rencontre du 10 janvier organisée entre mareyeurs lorientais et acteurs de la restauration collective dans le cadre de Breizh Alim.

Mais d’autres contraintes existent, comme celle « de la prévisibilité des approvisionnements et leur sécurité », indique l’élu. Impossible de ne pas servir les dizaines de milliers de repas, même en cas de tempête ! « Pour l’heure, je crois que ni nous, ni la filière ne nous sentons armés pour travailler le poisson frais », confirme Valérie Canerot, gestionnaire du groupement de commandes de Bréquigny, qui approvisionne 78 établissements d’Ille-et-Vilaine et a toutefois expérimenté des choses pour la période 2017-2018. « En surgelé, j’insiste, nous avons modifié le libellé de quelques lots pour varier les espèces. En exigeant du Merluccius merluccius plutôt que du merlu du Cap ou du grenadier plutôt que du colin d’Alaska », illustre-t-elle. Une initiative qui n’a pas élargi le nombre de soumissionnaires aux appels d’offres.

Un problème de volumes ? Possible. Rares sont les acteurs qui, seuls, peuvent s’engager à livrer, pour un seul lot, 4 500 tonnes par an, portionnées à 10 grammes près, sans peau et surtout sans arête.

Favoriser la création de GIE entre opérateurs, soutenir le financement d’outils de surgélation… sont des pistes qu’étudiera la Région pour lever au fil du temps les freins identifiés.

C.A.

 

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