Au regard d’une évolution annuelle, la consommation des produits de la mer en 2014 s’est plutôt bien tenue, du moins en valeur. Même en volumes, le repli, tous segments confondus, est inférieur à 2 %. Plus inquiétant toutefois, il touche aussi bien le frais que le traiteur, le surgelé ou la conserve, seul univers où les prix moyens ont connu une légère baisse. Pire, avec un recul de six ans, les achats de produits aquatiques ont baissé très fortement, à l’exception du traiteur surgelé qui patine depuis trois ans sur ses trois familles phare : poissons fumés – saumon en tête –, surimi et crevettes cuites.
Au regard de l’évolution des indices de prix à la consommation, la tendance s’explique. L’écart entre l’indice général des prix à la consommation et ceux des produits de la mer a plus que doublé sur la période, passant de 4 à 8 points sur l’ensemble poissons et crustacés et de 8 à 18 points pour les poissons et crustacés frais. Dans le même temps, la crise économique s’éternise et les Français surveillent leurs dépenses, guettent les baisses de prix sur les étals. En témoigne la dynamique sur les ventes de soles en février-mars 2014, quand les apports ont abondé après une vague de tempêtes.
La hausse des cours du saumon frais explique largement son recul dans les ventes, au profit du cabillaud ou de la truite, ou encore d’espèces moins onéreuses comme la sardine, le maquereau ou la plie. Le regain de forme des ventes sur l’entier fait figure de surprise.
Que faire pour enrayer la chute d’une consommation si sensible aux prix quand les tensions sur les marchés internationaux sont fortes, que certaines espèces comme les saint-jacques se font rares ? En scrutant les statistiques, quelques pistes émergent. Au-delà, travailler son offre pour pénétrer les drives est un plus. Leurs habitués, souvent des familles, sont des fidèles.
Céline ASTRUC