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Porté depuis Pénestin (Morbihan) par le producteur de moules Axel Brière, le projet Mussella de valorisation des moules sous-taille prend une dimension industrielle. Après le lancement d’un atelier expérimental voici deux ans, c’est désormais un bâtiment de 630 m2, Mussella 2, qui sortira de terre d’ici la fin de l’année, pour une mise en service début 2021, dans la zone artisanale du Closo, à Pénestin. La nouvelle usine pourra traiter jusqu’à 6 000 tonnes de coproduits chaque année, pour un objectif d’environ 500 tonnes de chair, et autant de jus à l’horizon 2025. Il s’agit du premier centre de ce genre et de cette dimension en France. « Au-delà de l’outil, qui a été conçu dans un souci de performance et de sobriété, c’est une réelle satisfaction de faire aboutir un projet avec une vraie dimension collective », se félicite l’entrepreneur, trentenaire. Après des négociations avortées l’an dernier avec Mytilimer, Axel Brière a réussi à fédérer autour de son projet une bonne vingtaine de mytiliculteurs répartis sur les bassins de Bretagne sud, de Bretagne nord, et de Normandie. Issu d’un patient développement avec l’appui notable du centre technique ID-Mer, son procédé consiste à décortiquer la chair de moule par autoclave avec un conditionnement après surgélation par enrobage à l’azote pour le marché agroalimentaire. « Nous continuons à élargir nos débouchés, insiste Axel Brière. Les coquilles peuvent être exploitées dans l’ostréiculture, la cosmétique et la composition des biomatériaux. Par ailleurs, nous avons mis au point avec la société Abyss Ingredients une méthode de récupération et de concentration des jus de cuisson pour des applications dans la composition de compléments alimentaires. » Récompensée l’an dernier par l’Union européenne avec le prix Food Hero, qui distingue les initiatives contre le gaspillage, Mussella a également conclu un partenariat avec des pêcheurs locaux pour travailler à partir des crustacés, comme les araignées de mer. Bertrand TARDIVEAU
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