Ventes en criées : moins de poisson, plus d’acheteurs

Le 06/03/2017 à 16:42 par La Rédaction

 

 

[ Hors criée en visée ]

Grâce au système de déclaration Visiomer, FranceAgriMer offre ses premiers résultats du marché hors criée d’octobre 2016 à janvier 2017. Même partielles, ces données révèlent l’importance du gré à gré et de la contractualisation. À part la civelle et l’anguille, vendues presque à 100 % hors criées, bon nombre de produits passent par les deux circuits, parfois à égalité comme le bulot ou le chinchard. Dans une moindre mesure (20 à 40 %), le hors criée touche la sardine, le hareng, le germon, l’anchois et le tourteau. À l’inverse, des produits clés comme la coquille, les céphalopodes ou la baudroie se commercialisent essentiellement sous criées.
Pour toutes les espèces concernées ou presque, le cours en criée dépasse celui hors criée : 3,57 euros en moyenne contre 2,10 euros. Cela tient au type d’espèce et à leur diversité. L’acheteur hors criées se spécialise en moyenne sur huit espèces contre 29 en criée, et les volumes sont nettement plus importants. Aussi, les montants par acheteur hors criée dépassent ceux réalisés sous les halles à marée.

 

 

Pour la seconde fois, les quantités vendues sous les criées françaises  sont tombées sous la barre des 200 000 tonnes, selon le dernier bilan des pêches de FranceAgriMer. Les volumes accusent une baisse en 2016 (-3 %), sans toutefois atteindre le creux de 2009, mais la tendance est là : les halles à marée ont perdu plus de 100 000 tonnes à la vente depuis 2010. Seuls les apports de poissons fins enregistrent une hausse (+3 %) sur le long terme. Les autres familles de produits chutent en cascade : petits pélagiques (-58 %), céphalopodes (-40 %), poissons blancs (-36 %). Toujours sur la même période, les Hauts-de-France accusent le coup (-59 %), la Méditerranée aussi (-71 %). La Manche et l’Atlantique s’en tirent moins mal (respectivement -11 % et -28 %). La Bretagne sud se situant à mi-chemin avec près d’un tiers de tonnages en moins.

Parallèlement à la baisse des premières ventes en volumes sur la période récente, FranceAgriMer recense 1 596 acheteurs sous criées en 2016 et leur nombre gagne 3 % en un an. Sur la période 2010 à 2016, le nombre d’acheteurs par criée grimpe même de 30 %. Lorient et Saint-Quay-Portrieux concentrant le plus grand nombre d’opérateurs (plus de 210 chacune l’an dernier). Même si 60 % des acteurs réalisent leurs transactions sous une seule criée, l’achat à distance multiplie les possibilités. Plus de 500 acheteurs interviennent sur plusieurs criées, certains cumulant plus de 20 halles à marée !

Les opérateurs multisites totalisent 84 % des achats en volumes et leur chiffre d’affaires est plus élevé que ceux présents sur une criée : 97 000 euros en moyenne contre 91 000 euros. Moins de 200 acheteurs opèrent sur plusieurs façades maritimes, autrement dit, l’achat multisites reste encore relativement régional. En valeur, le métier d’acheteur reste aussi l’apanage du mareyage avec 65 % du chiffre d’affaires des halles à marée. Mais pas en nombre : les mareyeurs ne représentent plus qu’un quart des acheteurs en 2016. Les poissonniers, en revanche, occupent la moitié des places mais leur poids est limité à 12 % sur les transactions.   

Avec une pression à l’achat en hausse et des apports en baisse, les prix à la première vente ont poursuivi leur ascension en 2016 (+3 %). Ce qui a permis de maintenir la valeur des ventes à celles de 2015. En dehors de la langoustine, de l’araignée, du tourteau et des thons blanc et rouge, toutes les espèces voient leur prix augmenter, en particulier les céphalopodes (+18 %) et les petits pélagiques (+6 %). Enfin, la flambée des cours du saumon et les restrictions de quotas de cabillaud entretiennent, par ricochet, la fermeté des cours sous les criées hexagonales.

B. V.

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