4 QUESTIONS À ALAIN DUCAMP, FONDATEUR D'OCÉAN DÉLICES

Le 29/01/2014 à 16:47 par La Rédaction

Malgré la conjoncture difficile, le fondateur d’Océan délices poursuit ses investissements dans la transformation des produits de la mer pour améliorer la qualité de ses produits et en développer les ventes. Et pour défricher de nouvelles niches, l’entrepreneur s’est lancé dans la création de Traiteur côté mer, puis de la Biscuiterie de la côte d’Opale, profitant du réseau boulonnais.

1. Vous dirigez et investissez dans plusieurs entreprises du secteur des produits de la mer. Pourquoi ne pas seulement diversifier les activités d’Océan délices ?

2. Investir lorsque la croissance est au rendez-vous s’avère plus aisé qu’en période de crise. Comment avez-vous traversé 2013 ?

3. Quel regard portez-vous sur l’export comme relais de croissance ?

4. Le surgelé peut-il vous ouvrir d’autres portes, notamment celles de la restauration ?

 

INTERVIEW

Question 1. Vous dirigez et investissez dans plusieurs entreprises du secteur des produits de la mer. Pourquoi ne pas seulement diversifier les activités d’Océan délices ?

Plusieurs réponses sont possibles. Océan délices est une entreprise qui a dix ans, emploie 45 personnes et réalise 7 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 70 % avec des produits tels que des rôtis de saumon frais prêt-à-cuire vendus sous marque de distributeurs. Nous connaissions une phase d’hypercroissance quand Auchan, partenaire historique d’Océan délices, nous a proposé de travailler une offre de sushi en LS. Il s’agissait d’une plateforme d’essai. En cas d’échec, nous ne souhaitions pas fragiliser Océan délices. D’où l’idée de créer Traiteur côté mer. Pour la Biscuiterie de la côte d’Opale, créée cette année, l’activité est très différente de celle d’Océan délices. Il est donc plus facile de gérer des entités séparées.
Ensuite, n’oublions pas qu’au-delà de 50 salariés les contraintes qui pèsent sur les PME sont plus fortes. C’est un seuil que beaucoup d’entrepreneurs hésitent à franchir. Néanmoins, cela n’empêche pas Océan délices d’investir pour dénicher de nouveaux marchés, imaginer de nouveaux produits, etc.

Question 2. Investir lorsque la croissance est au rendez-vous s’avère plus aisé qu’en période de crise. Comment avez-vous traversé 2013 ?

Je suis convaincu que les transformateurs doivent investir même quand les temps sont difficiles. C’est aujourd’hui le cas, pour Océan délices comme pour les entreprises du GIE Innocéa, le groupement boulonnais d’innovation, de promotion et de valorisation des produits de la mer que je préside. Nous ressentons les mêmes difficultés de marché avec, d’un côté, des consommateurs qui hésitent à se faire plaisir et des ventes en baisse ou en dents de scie. De l’autre côté, des cours de matières premières qui fluctuent énormément, essentiellement à la hausse.
Mais s’il est difficile dans ce contexte d’investir, car nos marges brutes baissent, il est nécessaire de le faire. Fort de disposer d’un partenaire financier qui nous soutient, Océan délices a acquis en 2013 une nouvelle machine pour améliorer la découpe du tartare de saumon et la qualité du produit. Je suis convaincu que les Français sont prêts à payer un juste prix pour des produits de très bonne qualité. Il faut transformer la crise en opportunité pour peaufiner notre offre, l’améliorer. C’est un must pour surfer sur la crise et rester en rayon. Car innover n’est pas tout, il faut que les enseignes vous référencent.

Question 3. Quel regard portez-vous sur l’export comme relais de croissance ?

Aujourd’hui, Océan délices réalise 15 à 16 % de son chiffre d’affaires à l’export, notamment dans les pays les plus proches de la France. Pour la première fois en 2013, avec mon fils, nous avons participé à un salon à Hong Kong où nos produits ont suscité l’attention d’acheteurs asiatiques, notamment chinois. Si les premiers contacts se transforment en contrat, il est possible que nous investissions dans une ligne de surgélation en lieu et place des cellules de congélation acquises pour tester ces nouveaux marchés. Le surgelé nous permet de nous affranchir des contraintes de DLC courte, pénalisante pour accéder à ces marchés lointains où nos produits se valorisent mieux que dans l’Hexagone. La France, en Asie, a une excellente réputation en matière de sécurité alimentaire. À nous de savoir en profiter, de nous faire accompagner pour réaliser 20 à 25 % de notre chiffre d’affaires à l’export, dont 10 % au grand export !
Cela dit, sans l’obtention de la certification BRC, il aurait été difficile d’accéder au Royaume-Uni ou à l’Asie. Là le standard y est plus connu que l’IFS, plus courant en France.

Question 4. Le surgelé peut-il vous ouvrir d’autres portes, notamment celles de la restauration ?

La première cellule de congélation a été mise en place il y a deux ans, pour répondre à une demande de Manor en Suisse. Depuis, nous avons travaillé avec Argel et Picard sur quelques produits. Et, pour finir, la restauration est un marché qui nous intéresse, mais nos produits sont trop chers. Notre nouvelle gamme à base poissons blancs, moins onéreuse que celle à base de saumon, nous permettra peut-être de pénétrer le circuit.

 

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