Le français du Korringaweg

Le 06/10/2016 à 10:33 par La Rédaction

 

En cette mi-septembre, jonglant du français maternel au néerlandais, mâtiné d’un fort accent zélandais, Olivier Camelot guide, intarrissable, la délégation des contrôleurs alimentaires de la Belgium Food Safety Organisation dans les étages de l’usine Delta Mossel. « À Yerseke, un Belge, ça se soigne ! », souligne celui qui navigue depuis 25 ans entre sa famille à Lille et son bureau dans la capitale des moules néerlandaises.

Le plat pays de Jacques Brel demeure la première destination pour les bivalves conditionnés dans le Korringaweg, cette route de quelques centaines de mètres qui dessert les « Big 7 », soit les sept acteurs majeurs de la moule installés à Yerseke.

Mais la France est le deuxième client, alors le bilinguisme d’Olivier est prisé : « Vous parlez très bien le français ! », s’exclament certains clients, croyant avoir affaire à un commercial batave. Avec parfois la boutade, « t’es pire que les Hollandais ! » au terme d’une négociation tendue…

Dire qu’il fait partie des meubles de la maison Delta serait réducteur, mais il y effectue la quasi-totalité de sa carrière. Embauché par Jac van de Plasse, alors associé à  son frère Wim, patron actuel de Delta Mossel, Olivier débarque à 28 ans dans ce village du sud des Pays-Bas. D’acheteur de surgelés pour la société norvégienne Allum, basée à Capécure, il devient assistant commercial pour vendre des moules de Zélande en France.

Au fil des ans, soutenu par toute une équipe, sa capacité d’écoute, sa réactivité, sa bonne humeur légendaire et sa capacité à arrondir des angles commerciaux, parfois aigus, ont sans nul doute contribué à construire la notoriété de Delta Mossel, dans le grand nord-est de l’Hexagone et les autres marchés qu’il suit.

Souvent désigné directeur commercial, il est bien plus que cela dans cette société sans titre rigide, de taille humaine, où il apprécie la confiance et l’autonomie que la famille van de Plasse lui a toujours apportées. Il est en quelque sorte le grand frère des quatre enfants de Wim, son patron, qui, à 63 ans, envisage de transmettre à ses fils et fille Delta Mossel, un bébé créé en 1978.

Mais que serait cette belle carrière sans la chaleur d’une autre famille, décisive dans sa réussite à Yerseke : le soir venu, le devoir accompli, Olivier regagne sa deuxième maison, celle de Jannie et Kees Sinke, sa deuxième famille, depuis 1991. Une famille de pêcheurs de moules, évidemment.

Lionel FLAGEUL

 

Vous pouvez retrouvez notre reportage sur : Yerseke, moules d'ici et d'ailleurs

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