INTERVIEW DE LAURENT DE BAYNAST, DIRECTEUR DE PROJET MARINE HARVEST

Le 13/11/2013 à 10:07 par La Rédaction

« Nous agissons pour rester un acteur important en Bretagne » souligne Laurent de Baynast. Le directeur de projet du groupe explique le recentrage des activités de fumaison et de découpe de poisson frais décidé à Oslo.

1. L’acquisition de Morpol a-t-elle un impact sur la restructuration en Bretagne ?

2. Quelle est la nouvelle configuration de Kritsen à Landivisiau ?

3. Pourquoi le recentrage de la découpe de saumon frais ?

 

 

 

 

INTERVIEW

Question 1. L’acquisition de Morpol a-t-elle un impact sur la restructuration en Bretagne ?

Non. Les sites de Poullaouen et de Landivisiau avaient déjà perdu leurs marchés de saumon premier prix, soit environ 35 % de leur activité, avant le rachat de Morpol. La Pologne où le coût du travail est trois fois moins élevé qu’en France est en position de force sur le fumé d’entrée de gamme et sur les références à gros volumes.

L’arrivée de Morpol va permettre à Marine Harvest de récupérer des marchés premiers prix qu’on avait pu perdre dans le cadre d’appel d’offres européen. Morpol a une bonne couverture géographique. Elle permettra à Marine Harvest de se développer en Europe et aussi sur des marchés comme les États-Unis ou l’Asie. Au niveau industriel, Morpol est séparé, à ce jour, de la division VAP (N.D.L.R. value added product) du groupe et fait de la prestation de service. Mais il y aura des échanges de savoir-faire et d’idées, en particulier avec la valorisation des coproduits de saumon, domaine où les Polonais sont vraiment performants.

 

Question 2. Quelle est la nouvelle configuration de Kritsen à Landivisiau ?

Le repositionnement des fabrications à marque de distributeurs et sous notre marque implique 8 millions d’investissements en refonte de bâtiments, optimisation des lignes de filetage, de salage et de tranchage pour développer du poids fixe - tranche fixe. À la différence de l’usine polonaise, Landivisiau travaille majoritairement en frais-frais, au sel sec et tranchage frais sans raidissage. Produire en Bretagne permet de répondre aux contraintes des marques de distributeur pour lesquelles il faut offrir un taux de service élevé sur de multiples références, à la fois en gestion de commande, en logistique et en DLC (Date limite de conservation).

 

Question 3. Pourquoi le recentrage de la découpe de saumon frais ?

Nous sommes surcapacitaires sur les trois sites qui fonctionnent seulement à 35 %. Non pas que la demande de découpe faiblisse, cela tient davantage à la baisse des besoins de filetage en France. L’activité est remontée dans les pays producteurs qui exportent de plus en plus de filets, en particulier prérigor. Le jour où les Norvégiens arriveront à désarêter automatiquement, une partie de la transformation en frais peut encore s’échapper au Nord. La production de Chateaugiron va se réallouer à Boulogne et à Lorient en fonction du nouveau schéma logistique mis en place avec les clients. Situées sur les deux carrefours portuaires français, les unités de découpes et de conditionnement sous atmosphère peuvent développer des gammes en frais, en associant facilement le « blanc » et le « rouge », par exemple en brochettes de poisson.

 

Propos recueillis par B. VAUDOUR

 

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