Un avenir en forme de point d’interrogation

Le 10/01/2017 à 12:09 par La Rédaction

L’année 2016 s’est achevée, mais laisse un goût amer. La relecture de 12 mois d’actualités et d’échanges annonce un avenir plein d’incertitudes.

Qui peut aujourd’hui imaginer les relations que l’Union européenne nouera avec le Royaume-Uni à l’occasion de sa sortie ? Il existe autant de scénarii envisagés que d’acteurs dans la filière. Que pèseront les secteurs de la pêche et de la transformation des produits de la mer dans les négociations ? Seront-ils même pris en compte simultanément, pour mieux peser ? Rien n’est moins sûr. Et déjà les tensions montent. Le lancement de la pêche à la coquille en baie de Seine en témoigne.

Quels seront les cours du Brent ? La plupart des experts estiment que le cycle de prix bas est fini. La rentabilité de l’amont de la filière en dépendait en partie. Alors, même si les cours se maintiennent à un haut niveau en criée, même si des efforts pour moderniser les flottilles ont déjà été consentis, pêcheurs et armateurs à la pêche français gardent un œil inquiet sur l’évolution du baril. La visibilité offerte sur les approvisionnements par l’arrivée au rendement maximal durable de quarante stocks se brouille déjà.

Entre 2009 et 2015, cent vingt-quatre entreprises de mareyage ont disparu. En 2016, le mouvement de concentration s’est accéléré, les défaillances aussi. Les centimiers ont du mal à dégager des marges. La guerre des prix s’est installée dans la marée, elle devient guerre de tranchées dans les autres rayons : épicerie, surgelés, traiteur.

Doit-on blâmer les enseignes, boucs émissaires faciles ? Elles ont leur part de responsabilité, sans nul doute, la dureté des négociations commerciales que l’on nous rapporte l’indique. Mais ne sont-elles pas les messagers d’un client qui ne veut plus payer et se détourne des rayons dès que c’est « trop cher » ?

Un client qui se méfie de ce qu’il mange, qui doute de la parole de tous ceux qui représentent « l’industrie », qui voudrait être rassuré par des labels peu ou prou invisibles. C’est souvent injuste, mais avec encore 20 % de pêche illégale dans le monde, avec des fraudes à l’étiquetage en croissance, comment faire entendre la voix de ceux qui résistent, jouent la transparence et innovent ?

Vous êtes heureusement majoritaires et nombreux dans la filière. Nos vœux vous accompagnent car la route sera longue.

Céline Astruc, rédactrice en chef de PdM

 

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