Un bilan bien consolidé

Le 30/03/2016 à 15:46 par La Rédaction

 

Le destin a tenu au fil d’une petite annonce pour José Correia. Il a basculé, pour le meilleur, ce jour de 1985 où, hésitant, il s’est rendu à un rendez-vous de recrutement au marché de Rungis. Jeune comptable de 28 ans dans une chocolaterie du Val-de-Marne, José Correia rejoint le pavillon de la marée à Rungis.

Originaire d’un village rural du nord du Portugal, la famille Correia a immigré en France en 1969, comme tant d’autres compatriotes, au cours des « Trentes glorieuses ». José découvre l’univers des produits de la mer chez son nouvel employeur du A4, une société récente, axée sur l’import. Ambitieux, le jeune homme suit les comptes, mais pas seulement. Il se passionne vite pour le sourcing et l’approche client. L’entreprise prend de l’essor grâce à ses initiatives. Mais la reconnaissance n’est pas à la hauteur de son implication, estime-t-il. En 1991, il crée sa propre société, J’Océane.

« Une période de fou furieux... Je chargeais le jour à Orly le poisson du Portugal, des Açores et d’Afrique, je le distribuais la nuit à Rungis et livrais à Paris. Je dormais 3 heures dans mon petit bureau… », se remémore celui qui va travailler seul pendant trois ans, sans se payer, puis au SMIG. Franc par franc, il constitue le capital de la société. L’autofinancement, c’est le credo de José, qui entre dans l’arène du A4 avec un modeste poste de 40 m2, en 1992.

Dès 1993, il ouvre un service restauration, avec l’intuition que ce secteur est l’avenir. Son fidèle bras droit, Antero Da Silva, arrive en 1995 et la surface de vente triple sur le carreau. La fusée J’Océane fonce inexorablement. Le boom de la restauration japonaise sert d’accélérateur dès les années 2000. Succède le rachat du Royaume des mers en 2011, au A6, où sont désormais réunis les bureaux tout neufs.

Aujourd’hui, l’entreprise pèse environ 13 000 tonnes pour un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros. Elle emploie une centaine de salariés, dont la qualité et l’engagement, selon José, sont la clé de cette véritable success story de la marée à Rungis, où il ne reste plus qu’une vingtaine d’acteurs. À 58 ans, sans succession familiale, José Correia s’est construit en indépendant pur et dur. Mais le gestionnaire hors pair ne s’interdit pas d’étudier avec attention les offres de rachat qui devraient poindre. La mariée J’Océane est si belle !

Texte et photo : Lionel FLAGEUL

 

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