Pétoncle noir au Tinduff : ça avance

Le 12/10/2017 à 11:30 par La Rédaction

 

5 à 7 €/kg,
prix prévisible en cas de hausse des apports
de pétoncle noir.

 

 

 

 

 

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Pétoncles noirs fixés dans des coquilles d’huîtres plates sur une zone de semis. (crédit photo : O. Dugornay et S. Pouvreau/ Ifremer)

 

Bien connue des pêcheurs de coquilles Saint-Jacques, l’écloserie du Tinduff a fait ses preuves dans la production de naissains destinés au repeuplement des gisements, entre Granville et La Rochelle. Semer d’autres espèces dans la mer dans une optique de pêche durable conduit, depuis 2011, la coopérative à dupliquer son savoir-faire sur le pétoncle noir (Chlamys varia). Économiquement, c’est une espèce intéressante, 9 à 10 € en criée, et l’écloserie maîtrise la reproduction et l’élevage larvaire. « Un an après la ponte, on obtient du naissain de 15 à 20 mm. Et après 18 mois, il atteint les 40 mm », précise Florian Breton, directeur de l’écloserie. Ce travail fait, se pose la question du taux de recapture. En 2013, des premiers résultats font apparaître des rendements intéressants à partir de semis en rade de Brest mais, à la différence des coquilles Saint-Jacques, il est difficile d’identifier le pétoncle d’écloserie.

Les travaux s’intensifient de 2015 à 2017, grâce au programme Dirapen (1) associant le comité départemental des pêches du Finistère, France Filière Pêche et la caution scientifique de l’Ifremer et du Tinduff. « Le suivi des semis et des croissances en plongée sur trois types de substrats différents montre l’importance des supports où peut s’abriter le pétoncle, notamment face à la prédation des daurades royales », explique Florian Breton. Quitte à ajouter des coquilles d’huîtres vides comme substrat sur des fonds déjà garnis en supports. « C’est sur ce type de zone que les résultats s’avèrent positifs avec des densités supérieures à celles avant semis. Les scientifiques, avec lesquels nos échanges ont été très fructueux, confirment l’importance des caches pour le pétoncle. Grâce à leurs observations sur la taille et les formes les plus adéquates de substrats, on a bien avancé. »

Pour les pêcheurs, la diversification en pétoncle noir offre un intérêt supplémentaire, car le pectinidé se débarrasse rapidement des phycotoxines (type ASP). Petit bémol technique, comparé à la saint-jacques, l’utilisation de drague à lame pour le pétoncle nécessite ensuite beaucoup de tri sur le pont. Parce que le pétoncle offre aussi une alternative aux conchyliculteurs, l’écloserie mène des essais avec des professionnels dans le Finistère, les Côtes d’Armor et le Morbihan. « Les sites les plus propices sont en eau profonde », précise Florian Breton. Plusieurs systèmes, lanternes et cages, sont en test.

Bruno VAUDOUR

(1) Diversification de la pêcherie de la rade de Brest par l’étude de semis de pétoncle noir

 

[ Au service des pêcheurs ]

◗ Les cinq salariés de l’écloserie du Tinduff produisent 7 à 10 millions de naissains de saint-jacques par an. Vendus entre 6 et 8 centimes pièces et semés en avril-mai ou en septembre-octobre, après un cycle compris entre 8 et 12 mois, selon les périodes de transfert en mer, ils contribuent au repeuplement des gisements en Manche ouest et en Atlantique.

 

 

 

 

 

 

 

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