Hanstholm, de la criée au camion

Le 19/05/2022 à 15:33 par La rédaction

Première criée danoise (hors pélagiques), Hanstholm est forte d’une filière structurée et efficace. Plongée dans le parcours du poisson blanc, de la débarque à l’export.

Au nord du Judland, la criée d’Hanstholm se met au travail pour des enchères courtes mais intenses. La première criée du Danemark (en excluant les petits pélagiques) écoule ce matin-là 2 700 tonnes de poissons :cabillaud, lieu noir, plie, sole, lotte, langoustine… Chaque année, plus de 30 000 tonnes sont vendues aux enchères, pour une valeur de plus de 80 millions d’euros.
Les quatre espèces phares ici sont le cabillaud, le lieu noir, les poissons plats et la lotte, le tout en provenance de la mer du Nord, pêché par les hauturiers. Mais une pêcherie côtière et diversifiée se fait une place dans les débarques, avec des fruits de mer peu nombreux mais très prisés. Les débarques sont réalisées dans la nuit, où les manutentionnaires disposent les caisses dans les halles à marée maintenues à 2 °C. Ce matin de fin janvier réserve une surprise : la présence de l’André Leduc, le chalutier boulonnais, qui débarque ses captures de la mer du Nord. Niels Korsbæk Kristensen, PDG de la société Taabbel, n’est pas surpris : « Les trois plus gros fournisseurs de la criée sont des Français. » Le matin à 7 heures, les premiers acheteurs arrivent. Les enchères montantes se déroulent à l’ancienne, oralement. Il faut suivre l’opérateur de la criée qui enchaîne les prix ! Deux
de ses collègues enregistrent en direct les ventes, et d’autres opérateurs posent sur chaque caisse vendue une étiquette avec le nom de l’acheteur.

Niels Korsbæk Kristensen explique que le premier critère des acheteurs est la qualité des produits, mais aussi la demande de leurs clients et l’état du marché, que chacun analyse scrupuleusement la veille : « L’acheteur sait de quoi et de combien son client a besoin. » Les acheteurs sont quasiment tous des industriels du port, qui destinent leurs produits à l’exportation vers l’Europe. Le marché du frais domine à Hanstholm, mais le surgelé n’est
pas en reste, en particulier pour les langoustines et autres crustacés.

Pour une débarque dans la nuit du dimanche au  lundi, les ventes se font le lundi matin, la transformation et l’allotissement dans la matinée, et les camions partent pour Padborg, la plateforme logistique dans le Sud du pays, à 14 heures. Au final, un poisson danois qui arrive à Boulogne ou Rungis a été débarqué 24 à 36 heures avant. Ça y est, les enchères sont terminées à 8 heures ! Les poissons rejoignent leurs ateliers et usines, dont celle de Mondo Mar, petite structure exportatrice dont l’unité de filetage donne directement sur le port. Cette entreprise créée en 1992 emploie 35 personnes à la production, et dix dans les bureaux, principalement pour
le négoce. Elle produit exclusivement du poisson blanc fileté frais, en valorisant les chutes de découpes sous forme de broyat pour l’industrie minotière. Les poissons arrivent directement de la criée. L’entreprise recourt également aux importations de cabillaud norvégien.

 

Reportage : Vincent SCHUMENG

Retrouvez l'intégralité du reportage dans le magazine produit de la mer n°212

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