La défense contre les prédateurs (goélands, daurades, araignées, etc.) mobilise les producteurs de moules et les incite à l’union.
« Auparavant, nous nous sentions un peu isolés dans notre petite baie », explique Guillaume Bouchonneau, producteur de la baie de l’Arguenon, dans les Côtes-d’Armor. Mais sous le choc de la saison 2020 (60 % de pertes sous le poids de la prédation des daurades), il a ajouté une corde à son arc en construisant son propre dispositif anti-prédation, appuyé par des collègues de l’Arguenon. « Et nous avons maintenant le recul pour montrer que le Mytiprotect fonctionne », se réjouit le producteur. L’écarteur, fabriqué par l’entreprise morbihannaise Auray Plast et financé par le DLAL Feamp, permet à la fois de fixer la gaine au pieu et de tenir la gaine éloignée du support pour qu’elle ne gêne pas la croissance des moules. « Et cela nous a permis de fédérer une communauté de producteurs », indique Guillaume Bouchonneau qui a considérablement élargi son carnet d’adresses, d’abord en allant voir les solutions existantes puis en communiquant et en testant le Mytiprotect dans d’autres bassins de production. « Nous avons maintenant un fil WhatsApp dédié [réseau social permettant d’envoyer des photos et textes à une large communauté, instantanément] qui rassemble des mytiliculteurs et des industriels. Nous sommes un peu comme des influenceurs sur des réseaux sociaux, sauf que nous prenons en photo nos pieux ! » s’amuse le producteur. Le Mytiprotect est désormais fabriqué à base de polypropylène recyclé et recyclable et Auray Plast travaille à la mise en place d’une collecte des écarteurs non réutilisables pour les réintégrer dans la fabrication de nouvelles pièces.
Haude-Marie THOMAS