Dans la zone industrielle de Colombelles (14), rien ne laisse présager que le grand public puisse venir acheter des produits de la mer chez Profish. Le grossiste, qui existe depuis cinq ans, s’est pourtant lancé depuis l’année passée dans la vente aux particuliers. « Pendant le Covid, les restaurants étaient fermés et mon équipe voulait travailler », explique Olivier Lefrançois, cogérant de l’entreprise. « Nous avons alors souhaité ouvrir à tous chaque samedi, sous forme d’une petite criée publique ». L’aménagement se veut donc assez rudimentaire, avec quelques simples grandes tables en inox dans l’une de ses plus grandes pièces à la température fraîche. Quelques produits sont ainsi vendus au détail et d’autres par caisses de 3 kg, « à prix grossiste ». « Chaque matinée, nous accueillons 70 à 80 clients environ, mais avec un panier moyen assez haut, autour de 80 euros », détaille Olivier Lefrançois. « Au fond, la vente aux particuliers représente à peine 5 % de mon chiffre d’affaires total mais cela amène quelque chose de plus humain à mon entreprise : le contact client. L’autre bonne surprise, c’est que cela nous a amené des clients professionnels, grâce à la visibilité de l’opération. »
Moins de poissonniers, plus de restaurateurs
Si la vente aux particuliers ne représente finalement qu’une faible part du chiffre d’affaires de l’entreprise gérée par Olivier Lefrançois et sa femme Nathalie, l’essentiel de l’activité de Profish consiste à fournir près de 160 restaurants normands. « Au démarrage, notre clientèle se composait aux deux tiers de restaurateurs et l’autre tiers de poissonniers mais, petit à petit, les restaurants ont gagné en importance car c’est, selon moi, une clientèle plus fidèle », continue le cogérant. Prochaines étapes pour Profish : cuire certains de ses produits et commercialiser des plateaux de fruits de mer, le classique de fin d’année.
Guy PICHARD