Société de conseil en alimentation aquacole (nutrition, formulation, usinage…), Halieutica a inauguré le 16 mars 2 023, à Angers, sa station R&D en alimentation de crevettes. L’idée est d’ajouter une nouvelle compétence à sa boîte à outils.
« Ce n’est qu’une brique de plus dans la connaissance autour des ingrédients et des marchés », explique Guillaume Le Reste, président d’Halieutica. D’après un schéma présenté lors de l’inauguration, le savoir autour des ingrédients permet de nourrir les connaissances en formulation, puis en fabrication et en usinage et, enfin, sur les propriétés et les performances zootechniques de l’aliment. Cette station R&D, appelée le CEAC (Centre expérimental d’alimentation de crustacés), viendra ainsi fournir des savoirs pour alimenter la chaîne de conception de l’aliment. Guillaume Le Reste ne manque pas d’ambition : « Cette station soutient notre croissance. Nous souhaitons devenir la station expérimentale de référence en alimentation et nutrition de crustacés en Europe. »
L’inauguration a été l’occasion pour les partenaires du projet de présenter leurs propres projets R&D en guise d’illustration. Margaux Le Gourrierec, chargée d’études chez Halieutica, a par exemple travaillé sur l’assimilation des acides gras dans la chair des crevettes en fonction de l’huile utilisée, avec un focus sur les omégas-3. Charline Pichon, doctorante au sein du BCL Life Science, a quant à elle étudié l’effet de la couleur de l’environnement sur le stress des crevettes. Pour Pierre Chicoteau, président de Nor-Feed, le CEAC permet de « passer de la théorie à la pratique ». Cette société de conseil en nutrition propose plusieurs gammes de compléments alimentaires, extraits de végétaux. Elle a par exemple déjà testé une de ses gammes sur la croissance du tilapia ou encore sur la préservation de l’intégrité intestinale du saumon. Le CEAC leur permettra de mener des expérimentations sur les crevettes. « Le CEAC est un outil de validation des concepts en R&D en amont », défend Pierre Chicoteau.
Guillaume Le Reste fait le pari de « codévelopper nos innovations avec nos partenaires. On forme nos équipes en interne pour développer et inventer de nouvelles compétences ». La station de 100 mètres carrés est dotée de 72 unités de recirculé afin de nourrir trois champs d’expertise : la zootechnie, le comportement et la digestibilité des aliments. Une inauguration pleine de promesses pour celui qui a commencé ses expérimentations dans son garage en plein
confinement.
Vincent SCHUMENG