Faire de la biosurveillance de la qualité de l’eau, telle est l’idée révolutionnaire de molluSCAN-eye®, jeune société girondine créée en 2023. « Au lieu de faire des prélèvements d’eau à un instant donné sans trop savoir quoi chercher (il existe plus de 100 000 produits chimiques), la biosurveillance propose d’observer le vivant et ses réactions en temps réel. S’il va bien, c’est que le milieu est sain. S’il présente des signes de mal-être, il faut enquêter pour découvrir les causes », détaille Jean-Charles Massabuau, responsable des recherches scientifiques et cofondateur de l’entreprise molluSCAN-eye. Pour détecter les pollutions silencieuses d’un milieu donné, un groupe de 16 mollusques bivalves endémiques est équipé de capteurs de façon non invasive. Croissance, mouvements, ponte, stress : les données sont transmises en continu à l’entreprise qui effectue un bilan de santé quotidien à distance. Outils et méthodes d’analyse des mesures biologiques sont le fruit du travail de Jean-Charles Massabuau, directeur de recherche émérite au CNRS. Aujourd’hui, à la retraite, il s’est associé avec Ludovic Quinault, entrepreneur spécialisé en développement durable. « MolluSCANeye, c’est l’association d’un vieux chercheur et d’un jeune startupper », s’amuse-t-il. Comprendre les mortalités ou les bienfaits d’une méthode d’élevage en ostréiculture, surveiller l’impact d’une pisciculture, d’une station d’épuration ou d’une plateforme pétrolière sur le milieu et mesurer les avancées des actions de protection mises en place ; les possibilités sont nombreuses. « Communes, industriels, associations… une multitude d’acteurs différents nous contactent déjà. Nous découvrirons certainement plein d’autres applications au gré des collaborations », s’enthousiasme Ludovic Quinault.
Aurélie CHEYSSIAL