Après le plan WestMed, la filière occitane imagine son avenir.
Des pêcheurs de mer ou d’étang, mais aussi des criées, des mareyeurs, des aquaculteurs, des grossistes, des poissonniers… Pour écrire sa stratégie de filière, le comité régional des pêches maritimes (CRPM) Occitanie a interrogé l’ensemble des partenaires, de la production à la commercialisation. Objectif ? « Trouver des réponses pour les programmes actuels et anticiper ceux de demain », explique Bernard Perez, le président du CRPM Occitanie, venu accueillir professionnels et partenaires en ce soir de concertation sur le port d’Agde. Éoliennes, menaces sur le chalutage et sur la pêche aux anguilles, développement des aires marines protégées, fermetures spatiotemporelles, « on a calculé, on ne pourra plus travailler que 25 % de notre zone », s’alarme le président du CRPM. Alors que le plan de gestion européen WestMed a réduit les périodes de pêche dans le golfe du Lion et précipité vers la casse plus d’un quart de la flottille chalutière, comment imaginer les prochaines années ?
La concertation globale a pris le temps d’organiser des ateliers dans les ports, des consultations par Internet ou des échanges individuels. « Beaucoup de défis », comme le souligne Bernard Perez, et 18 mois de travail collectif mené sur le littoral régional, en compagnie des partenaires institutionnels locaux (Cepralmar, les quatre galpas du littoral occitan, Feamp Région Occitanie…). Soit « une vague d’entretiens », dont sont nées 300 propositions rassemblées en 7 axes stratégiques : productions responsables (organisation des pêcheries, engins…) ; partage des connaissances ; transition énergétique et économie circulaire ; soutien administratif et formation ; dialogue avec la commercialisation et « optimisation de la mise en marché » ; promotion des produits et des métiers ; relations avec les autres usagers.
S’appuyant sur cette concertation, le futur contrat de filière de la pêche occitane devrait être signé d’ici la fin de l’année ou début 2024, accompagné des engagements financiers. Imaginé pour les trois prochaines années (2024-2026), il prendra la forme d’un document stratégique intégrant à la fois les grands enjeux des politiques publiques, la protection de la ressource et « les demandes des marins ». Un chemin déjà dessiné pour continuer à jouer collectif et pour trouver les futurs partenaires de projets.
Hélène SCHEFFER