Caractérisée par une forte dispersion des acteurs impliqués dans la production,la valorisation et la commercialisation, la filière normande des algues souhaite davantage se structurer, avec un vrai enjeu sur les volumes amont. Le Smel (Syndicat Mer Énergie et Littoral) porte cette volonté depuis 2019. « Mais pour mettre en réseau les entreprises, les pouvoirs publics, les organisations professionnelles et les centres de recherche, il y a du boulot ! déplore Sébastien Pien, chef de projet au Smel. Tout le monde a mieux à faire que de développer cette filière, c’est dommage. Nous avons transmis la mission de structuration des acteurs à Bioeconomy for Change, un pôle de compétitivité. » Le premier outil qui a été mis en place est une plateforme collaborative, ouverte à tous, qui permet aux différents acteurs d’indiquer leurs besoins en expertise et matériel ou, à l’inverse, d’afficher leurs offres de partenariat. Il a par exemple été identifié un besoin en séchoirs, ce qui a permis à un producteur d’algues de rencontrer une start-up en vue de faire des tests dès 2024.
Plus généralement, la Normandie présente un fort potentiel : un littoral étendu et riche en algues, notamment des ulves et des sargasses (impropres à la consommation humaine), une volonté politique manifestée par le plan Aquaculture d’avenir porté par l’État et une volonté des entreprises sur le territoire. Des acteurs se positionnent sur l’algoculture, comme Magma qui travaille à une ferme d’ulve, ou Saumon France qui souhaite développer une culture d’algues dans le parc éolien au large de Cherbourg. « À mon sens c’est pertinent de développer l’algoculture, développe Garance Attenot, stagiaire ingénieure halieute au Smel. Le marché de l’algue est en train d’émerger et il y a des débouchés commerciaux. »
Vincent SCHUMENG