Dès novembre, les équipes de Mytilimer ont commencé à aménager le site de Kerbone pour une mise en service de l’ensemble des ateliers et du siège de l’entreprise en mai 2024.

« Le site actuel, de 2009, a accompagné la croissance mais nous sommes à l’étroit désormais », explique Olivier Kerbiriou, directeur d’exploitation. Lors du pic de la saison, au moment de la braderie de Lille, le site a permis de mettre 60 tonnes de moules en barquette sur une journée et les locaux seront toujours utilisés à l’avenir pour les moules commercialisées en sac. Sur le nouveau site, la cadence sera de 6 tonnes de moules à l’heure. « Mais l’idée n’est pas tant d’augmenter le volume traité – celui que nous recevrons des producteurs ne variera pas – que d’améliorer encore la fraîcheur des produits », précise Olivier Kerbiriou. Les barquettes sortaient le soir après une arrivée des moules le matin, elles sortiront à présent en début d’après-midi de l’usine Kerbone. Autre changement : les moules arriveront en direct de la mer. « Quand les moules sont prélavées chez le producteur, elles perdent entre 10 et 15 % d’eau, donc elles subissent une perte de vitalité, précise le directeur d’exploitation. Nous avons également prévu une descente en température progressive, en eau de mer, pour ne pas stresser les moules. » Les moules sortiront en barquettes rondes, plus identifiables, et Mytilimer souhaite également proposer des moules cuisinées en « équivalent Label Rouge » (non labellisées car le cahier des charges ne le permet pas).

Quant aux moules sous-taille, elles seront valorisées grâce à l’hydrolyse enzymatique qui sépare le jus des coquilles. Le produit sera proposé pour l’alimentation humaine ou animale. « C’est un produit attendu par le marché qui travaille à l’heure actuelle avec un arôme de moule chimique, le monoglutamate », explique Alexandre Thevenot, responsable du projet Kerbone. Les coquilles seront commercialisées en poudre.

Haude-Marie THOMAS