Un élevage de bénitiers en plein essor

Le 15/05/2024 à 10:01 par La rédaction

Dans le sud de l’île de Tahiti, Moerani Lehartel élève des bénitiers pour l’aquariophilie. L’an passé, il a lancé une nouvelle espèce (Tridacna squamosa) exploitée, elle, pour sa chair. C’est en 2010 que l’aventure a démarré, sur proposition du gouvernement de la Polynésie française qui appelait à une collecte de larves de Tridacna maxima à Reao (Tuamotu). Moerani Lehartel, fondateur de Tahiti Marine Aquaculture, est allé plus loin. « Nous maîtrisons désormais la reproduction de cette espèce », se réjouit-il. Il est le seul éleveur à l’échelle nationale et compte parmi la vingtaine d’écloseurs au monde. À Papara, dans le sud de l’île de Tahiti, il dispose de 24 bassins de 2 000 litres d’eau de mer et de radeaux d’élevage en lagon. Il emploie 25 personnes.

L’écloserie a ouvert ses portes il y a trois ans. Les géniteurs sont prélevés, suivant la réglementation en vigueur de cette espèce protégée, à Tubuai (îles Australes). Puis les étapes s’enchaînent : éclosion, développement jusqu’au stade larvaire, prégrossissement (naissain, jusqu’à 2,5 centimètres) et grossissement en mer (bénitier, jusqu’à 12 centimètres). La production est destinée aux marchés de l’aquariophilie américain (50 %), européen (30 %) et asiatique (20 %).

Depuis un an, Tahiti Marine Aquaculture élève également des Tridacna squamosa pour toucher le marché de la chair. « Nous espérons couvrir la demande polynésienne et exporter vers l’Asie. » Des essais pilotes sont menés et c’est toute une filière qui pourrait voir le jour. En 2025, Tahiti Marine Aquaculture intégrera la zone biomarine de Faratea, sur la presqu’île, et pourra multiplier par dix sa production. « Les bénitiers ont du potentiel, ils vivent en symbiose avec une algue, ce qui permet la production de protéines animales à partir de minéraux et d’énergie solaire. Et ce sans intrants, ni rejets polluants. En plus, la séquestration de carbone dans sa coquille participe à la lutte contre le changement climatique », insiste Moerani Lehartel.

 

Delphine BARRAIS

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