Le Sial a fermé ses portes hier, 23 octobre, à Paris-Nord Villepinte. Le Salon international de l’alimentation fêtait cette année son 60 e anniversaire. « Il s’agit du plus grand salon en France, tous secteurs confondus » , précise Audrey Ashworth, directrice Sial Paris. Les chiffres donnent d’ailleurs le tournis : 400 000 produits présentés, 7 500 exposants venus de plus de 130 pays et 285 000 professionnels réunis. L’édition 2024 mettait en avant quatre grandes thématiques : la RSE (responsabilité sociétale des entreprises), l’Afrique (dont le nombre d’habitants va passer de 22 à 42 % de la population mondiale d’ici 2100), la deeptech et l’IA (intelligence artificielle) et enfin la supply chain . « Les enjeux sont énormes. Il y aura 10 milliards de consommateurs en 2050. Structurer la blockchain permet de protéger la santé », assure Nicolas Trentesaux, directeur général Sial Network.
Côté innovation, les tendances générales se résument en trois mots : émotion (recherche de plaisirs simples, de nouveaux goûts), recherche de lien (partage, exotisme plus « pointu ») et attention (santé individuelle et du monde vivant, clean label, responsabilité). « Les substituts végétaux représentaient une innovation sur quatre il y a deux ans, c’était sans doute trop, observe Xavier Terlet, expert tendances et innovation chez Protéines XTC. Désormais, les industriels vont davantage sur les produits naturellement végétaux plutôt que sur les imitations carnées. » Ce constat semble surtout vrai pour la viande, car le pôle innovation 2024 avait de quoi laisser sur leur faim les amateurs de produits de la mer. Excepté le prix dédié spécifiquement à la catégorie – remporté par la chair de king crab à marque Vaag Seafood de l’entreprise norvégienne Futurum Seafood – et la gamme de repas au thon et légumineuses à haute teneur en protéines de North Aegean Sea Canneries, l’espace ne mettait en vedette… que des substituts ! Au menu : des tartinables végans (saveur saumon ou surimi) proposés par Alimentos Sanygran ; des sushis végans « chili zhrimps » chez The Crushi BV ou encore le Solmon (substitut 100 % végétal au saumon fumé) d’Ocean Kiss. Même le riz des sushis a laissé la place à un substitut à base de konjac (produit sans gluten et sans hydrates de carbone, très peu calorique) chez le finlandais King Konjac. Le produit, qui a remporté le Grand Prix bronze, est déjà préformé pour servir de base aux sushis. Reste à y ajouter… du poisson ?
Fanny ROUSSELIN-ROUSVOAL