La saison du thon blanc, ou germon, s’est animée à partir de mi-août, après un début poussif. La pêcherie, qui débute toujours au sud du golfe de Gascogne, est remontée au nord-ouest de la pointe bretonne, avec des mattes plus concentrées. Mais la tendance sur les prix était déjà mieux orientée qu’en 2023, plombée par des stocks espagnols importants.

Les thoniers irlandais ont terminé leur quota de 4 311 tonnes le 20 août, après des débarques ultimes à Douarnenez, leur base avancée principale, pour Makfroid, et un peu aussi au port de Lorient.

Les canneurs espagnols ayant des rendements assez faibles cet été, les germoniers français, dont les Bretons, les plus nombreux, ont bénéficié d’une demande assez ferme de la part des conserveurs ibériques, qui restent leur principal débouché. Les prix ont pu dépasser les 4 euros pour certaines ventes en octobre. Au terme de la campagne, Yann Dufresnoy, le directeur du port de Douarnenez, annonce un doublement du tonnage débarqué, passé de 986 tonnes en 2023 à 2 030 tonnes en 2024 (pour une valeur d’environ 5 millions d’euros) grâce aux apports des Irlandais et des Basques de Saint-Jean-de-Luz. Même constat à Lorient, avec 1 016 tonnes en 2024 contre 540 en 2023 (prix moyen, blessés compris, de 2,71 €/kg en 2024 et 1,70 €/kg en 2023), selon Yonel Madec.

Ces bons chiffres sont à relativiser à l’échelle de l’OP LPDB (Les Pêcheurs de Bretagne). Certes, le prix moyen des adhérents est passé de 2,20 à 3,10 euros en 2024 mais à peine 2 000 tonnes ont été mises à terre, bien loin du quota global de 3 260 tonnes de l’OP (après une quinzaine d’échanges). Il y a quand même une baisse de 40 % du CA germon par rapport à 2022. Le PAI est passé, des bateaux sont sortis de flotte, signe aussi que la pêcherie de cette année n’a pas été si simple que cela, avec des va-et-vient entre les deux zones de pêche, en septembre-octobre, d’où plus de gazole dépensé aussi.

Lionel FLAGEUL