En 2023, la balance commerciale négative de la France en matière de produits de la mer s’est légèrement résorbée. Mais pour la deuxième année consécutive, les volumes importés et exportés sont en baisse, signe d’un ralentissement du marché.
Dans son rapport* publié en octobre dernier, France AgriMer livre les données d’import-export de produits de la mer en France en 2023. Premier enseignement, les volumes importés et exportés continuent de baisser, de respectivement 1 224 (– 7,7 %) et 348 milliers de tonnes (– 5,2 %). Les prix à l’import s’affichent à 6,22 euros/kg en moyenne (+ 0,3 %) et à 6,61 euros/kg à l’export (+ 5,4 %). Si l’inflation à l’import baisse fortement (elle était de 23 % en 2022) mais que les volumes continuent de baisser, cela montre que le marché français n’est pas encore reparti, la consommation reste en berne. La baisse des importations est tirée par le saumon (– 11 % de volumes importés), toujours en difficulté, mais aussi par le cabillaud (– 19 %) et dans une moindre mesure les crevettes (– 4 %) et le thon (– 5 %).
Le Royaume-Uni reste le premier fournisseur en valeur (1 097 millions d’euros, – 6 % ; 138 594 tonnes, – 5 %) mais la Norvège, deuxième fournisseur en valeur et premier en volume, réussit le tour de force d’être en croissance sur les deux indicateurs (1 012 millions d’euros, + 3 % ; 160 614 tonnes, + 1 %). L’Espagne, les Pays-Bas, l’Équateur, l’Allemagne, l’Islande et le Danemark suivent en tant que principaux importateurs. L’Espagne poursuit d’ailleurs sa croissance en volume sur le marché français, notamment grâce aux différentes espèces de thons et de céphalopodes.
À l’export, le saumon reste numéro un en volume et en valeur mais il connaît une baisse significative des débouchés (29 850 tonnes, – 16 % ; 348 millions d’euros, – 5 %). La baisse des volumes exportés s’explique aussi par de fortes chutes, même sur des espèces peu significatives comme le chinchard (– 53 %), le flétan (– 49 %), le lieu noir (– 48 %) ou encore le poulpe (– 25 %). Les principaux débouchés des produits de la filière française sont l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne et la Suisse. Cette dernière est d’ailleurs l’un des rares pays où les volumes d’export de la France sont en hausse (+ 8 %), profitant du fort pouvoir d’achat de la population.
Vincent SCHUMENG
*Le rapport inclut désormais dans ses chiffres, avec une rétropolation jusqu’en 2000, les soupes de la mer, les pâtes fourrées aux poissons et fruits de mer, les déchets et les jus de poissons.