Le 28e Carrefour des fournisseurs des industries agroalimentaires (CFIA) a battu son record de fréquentation avec 23 600 visiteurs (+ 10,5 %). Du 4 au 6 mars, 2 000 exposants étaient réunis à Rennes sur 50 000 mètres carrés. Plusieurs nouveautés à signaler cette année.
Dédié aux enjeux de demain, le nouvel espace Agro’Nova avait retenu pour cette première la thématique « Bien manger pour bien vieillir ». Le réseau Agria accompagne la quinzaine de start-up présentes. « Le thème du bien vieillir est récurrent mais il est difficile d’asseoir cette notion aussi bien auprès des entreprises que des consommateurs, expose Agathe Vettier, chargée de projet marketing Agria Grand-Est. Heureusement, la prévention par l’alimentation est un sujet plus mature aujourd’hui. » Le hall 12 était dédié à un nouveau secteur : la sécurité des aliments. « C’est notre première année en tant qu’exposant et nous sommes ravis. C’est un très bon salon, qui nous permet de voir beaucoup de profils qualifiés », se réjouit Maëlle Clausse, responsable marketing et communication de Mérieux NutriSciences, important acteur des analyses microbiologiques et chimiques. « Il n’y a pas encore le même passage que dans les autres halls mais nous sommes satisfaits », note Sébastien Ciaraldi, responsable des ventes inspection produit de Mettler Toledo (solutions d’analyse, pesage et inspection).
Tous les exposants rencontrés avaient le sourire cette année. « C’est la 28e fois que nous exposons… en 28 CFIA ! Cette année, le salon est particulièrement dynamique, souligne Christelle Heno, responsable marketing de Plastobreiz. Après une période de plastic bashing, les choses s’apaisent. Les industriels ont testé des alternatives et ils reviennent finalement au plastique avec de nouveaux projets. Par ailleurs, les filières de recyclage continuent de s’améliorer. » La société bretonne, historiquement très présente en emballages skin ou MAP sur mesure, développe de plus en plus de solutions standards « adaptées », qui diminuent les investissements en outillage des clients. Elle anticipe aussi la réglementation PPWR (lire dans PDM no 230, p. 68). Un projet d’extension à horizon 2027 est en cours à Auray, pour répondre au développement de l’activité. Ilpra France est la nouvelle filiale française du groupe italien Ilpra, créée en janvier 2025. Elle présentait, entre autres, ses solutions d’operculage et de thermoformage, en mettant l’accent sur la qualité du service et la fiabilité des équipements. « Nous avons reçu beaucoup d’encouragements pendant le CFIA », se réjouit Thomas Delemarle, président. Ilpra France ambitionne entre 9 et 12 personnes sur le terrain d’ici 5 ans. Chez l’équipementier allemand GEA, l’accent était mis sur la RSE. Ses thermoformeuses permettent d’utiliser des films contenant 30 % de plastique en moins. Côté process, les équipements s’adaptent aux évolutions des produits de la mer, notamment sur les panés et meunière. « Les fish & chips se développent bien en France, tout comme les tempuras et les filets anatomiques “natifs”, plutôt que les mixes à base de poisson », relève Franck Boismond, responsable commercial chez GEA.
L’Usine Agro du Futur, animation phare du CFIA, présentait des solutions technologiques pour une usine à faible impact environnemental sur 450 mètres carrés. Pandobac y exposait ses caisses réutilisables en PEHD avec trous de drainage et QR codes. Utilisées notamment par Maison Reynaud, Transgourmet Seafood, France Frais Rhône Alpes, Cougal ou Profish, elles sont lavées dans le centre de lavage Pandobac de Rungis. « Notre solution est une alternative aux caisses PSE mais aussi aux caisses en carton paraffiné, dont certains reviennent actuellement, explique Cécile Lambadarios, commerciale chez Pandobac. Nous proposons aussi des solutions de reverse logistics (logistique inverse, NDLR) pour les clients qui n’ont pas de logistique retour. » Jusqu’ici surtout présente avec le food service, l’entreprise avance désormais avec la grande distribution.
Côté ingrédients, l’espace tendances pointait cinq courants clés en 2025 : substitution (œufs, cacao, poissons fumés…), développement durable (initiatives contre le gaspillage, réduction de l’empreinte carbone), végétalisation (le marché des alternatives végétales pèse 560 millions d’euros en 2024, selon Circana), naturalité (clean label, y compris absence d’ultra-transformation) et sensorialité (nouvelles saveurs, textures et influences culinaires).
Fanny ROUSSELIN-ROUSVOAL et Vincent SCHUMENG