Des filets colmatés, une diminution drastique des rendements de la pêche!: le mucilage marin, ou liga en basque (liquide gluant), prolifère de l’Adour jusqu’à la frontière espagnole.
Les pêcheurs locaux alertent les institutions locales depuis vingt ans. Mais ces trois dernières années, le phénomène est devenu exponentiel. En juin dernier, le comité interdépartemental des pêches maritimes et des élevages marins de Pyrénées-Atlantiques et des Landes (CIDPMEM 64 40) a porté plainte contre X pour fait de pollution des eaux par rejet de substances nuisibles, bientôt rejoint par le Collectif des associations de défense de l’environnement (Cade).
En été, les intoxications de baigneurs liées à la prolifération d’algues Ostreopsis sont venues mettre en lumière ce qui est dénoncé depuis longtemps. Car tous ces phénomènes ont une cause commune : un déséquilibre en azote et phosphate dans les eaux de mer. Les causes sont multiples : sept cours d’eau se déversent sur la côte mais aussi sept stations d’épuration. Ce territoire n’est pour l’instant pas classé comme zone sensible à l’eutrophisation, un paramètre qui pourrait faire évoluer le traitement des eaux urbaines résiduaires.
« Nous avons le liga depuis vingt ans, des algues vertes depuis quatre ou cinq ans, et maintenant du phytoplancton toxique : la démonstration de l’eutrophisation n’est plus à faire. Il faut classer immédiatement la côte basque, et faire les investissements nécessaires pour traiter l’azote et les phosphates dans les stations d’épuration. Le problème ne sera peut-être pas entièrement résolu, mais il faut déjà agir là où des réponses techniques et réglementaires existent », explique Nicolas Susperregui, biologiste du comité interdépartemental des pêches maritimes.
Les rendements
de pêche au filet
sont de
5 à 6 fois
inférieurs
en présence de liga.
Aurélie CHEYSSIAL