Avec le Brexit, les mareyeurs de Boulogne-sur- Mer craignaient le retour des contrôles sanitaires et douaniers. Après quelques semaines de tension, l’activité semble retrouver son équilibre.
Chaque année, plus de 300 000 tonnes de produits de la mer (frais et surgelés) transitent par la zone économique Capécure à Boulogne-sur-Mer, à destination du reste de la France et des pays du Sud de l’Europe. Parmi les quelque 150 000 tonnes de poisson frais comprises dans ce tonnage global, environ 50 000 tonnes proviennent du Royaume-Uni. Et la quasi-totalité de ce volume voyage par camion, via le tunnel sous la Manche. Le rétablissement des frontières induit par la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a donc pour conséquence directe un passage obligatoire de ces flux par le poste du Service d’inspection vétérinaire et phytosanitaire (Sivep), en charge des contrôles sanitaires. Mais dans le transport du frais, chaque minute compte. Et le moindre retard empêche les professionnels de travailler puis d’envoyer le produit à sa destination finale dans les temps.
Aujourd’hui, les quelques mois écoulés ont permis aux professionnels de se roder à l’exercice, qui implique un décalage dans les livraisons d’environ deux heures. Mais les premières semaines ont été très « compliquées ». « Le démarrage était un peu sportif. Nous avons eu quelques mauvaises surprises au départ, le temps que les opérateurs se mettent en place », explique Aymeric Chrzan, secrétaire général du syndicat des mareyeurs de Boulogne-sur-Mer. « Nos délais de commande et de transit du saumon écossais vers la France ont considérablement augmenté dans un premier temps, en raison du manque de capacités vétérinaires, de l’incompatibilité des systèmes de déclaration entre le Royaume-Uni et la France et des problèmes administratifs liés aux douanes, tant au Royaume-Uni qu’en France. La situation s’est progressivement améliorée à partir de fin février, mais le délai entre la commande et la réception de la marchandise en France est encore plus long qu’avant le Brexit », déclare-t-on chez Mowi (ex-Marine Harvest), société de transformation de saumon et poisson blanc.
750 m2
C’est la surface du
poste d’inspection
frontalier abrité
dans des bâtiments
mis à disposition
par le groupe STEF
en 2018.
Darianna MYSZKA
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