Plus de 130 tonnes, c’est le volume de sardines qui vient d’être débarqué à Port-Vendres en 3 mois. Un tonnage restreint, qui marque pourtant le renouveau de la sardine dans le golfe du Lion. Notamment, grâce à un accord entre pêcheurs et distribution. « Nous avons un partenariat avec la marque Leclerc, avec un engagement d’achat quotidien avec prix minimal »,explique Romain Combettes, le jeune patron du Deux frères VI, navire qui vient de terminer sa première campagne au lamparo (pêche au dispositif lumineux).
Troisième génération de la famille sétoise Avallone, spécialiste du poisson bleu en Méditerranée, il estime que cette saison, déjà rallongée d’un mois par rapport aux dernières campagnes, est engageante. « Nous avons fait des jolis coups, avec des prises qui vont de 1 à 7,5 tonnes/jour. » Pour accompagner le partenariat, « nous faisons nous-mêmes la mise en caisse polystyrène et l’étiquetage, détaille le patron embarqué. C’est 3 à 4 heures de travail en plus pour tout l’équipage mais cela permet de valoriser le produit. »
Lors des ultimes jours de pêche, fin septembre, la criée a encore vu passer 2,5 tonnes de sardines. Un signe bienvenu après des années de disette due au changement climatique. « Il y a une dynamique positive, souligne Stéphane Puech, le directeur de la criée de Port-la-Nouvelle, qui opère à Port-Vendres en délocalisé (partenariat CCI Aude, CCI Pyrénées Orientales, CD 66). Avec un moule moyen de 50-55, la taille reste intéressante. L’an dernier, nous avions traité à peine 20 tonnes. Les volumes 2020 sont porteurs d’espoir. »
Les partenaires espèrent l’arrivée en 2021 de nouveaux acteurs dans la pêcherie, car « plus on sera nombreux, plus on trouvera, plus on débarquera », estime Romain Combettes.
Hélène SCHEFFER