L’implantation commerciale de l’armement réunionnais Sapmer n’a pas pris en Bretagne. Inauguré voici à peine deux ans dans des magasins entièrement rénovés jouxtant la criée de Concarneau, berceau de l’industrie du thon tropical en France, l’espace de dégustation et de vente n’a pas réussi à imposer en métropole le concept store déjà éprouvé sur Le Port, à la Réunion. « Nous avons le regret de vous annoncer la fermeture définitive de notre comptoir. Les conditions pour le maintien de nos activités ne sont plus réunies », a sobrement indiqué la Sapmer, imputant cet échec à l’impact notable de la crise sanitaire.

En réalité, l’armement créé en 1947 traverse une crise plus profonde. Présenté dans un bilan publié début juin, le chiffre d’affaires de ses trois pêcheries a chuté l’an dernier de 10 % à 165,3 millions d’euros. Les apports en légine (4 palangriers), en langouste australe (un caseyeur) et surtout en thon tropical (9 senneurs) ont marqué un recul significatif en 2019. Conjurant un résultat net en baisse de 4,6 millions d’euros et une dette financière établie à 124 millions d’euros, l’un des seuls motifs de satisfaction reste l’activité valorisation, en croissance de 3,5 %, confortant ainsi l'évolution grandissante de l'entreprise vers un modèle intégré. La certification MSC de la langouste pêchée par l'armement, toute récente, peut faire espérer une valorisation accrue.

Bertrand TARDIVEAU