Le dispositif de test de viabilité (VTD pour Viability test device) détermine la viabilité des nématodes anisakides dans les produits de la mer. Son fonctionnement, basé sur leur activité métabolique, est plus précis que les méthodes traditionnelles.
« Le VTD exclut le manque de fiabilité engendrée par la potentielle immobilité temporaire des larves. » Michael Kroeger, |
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Les produits de la mer peuvent contenir des parasites dangereux pour l’homme. Chaque année, plusieurs milliers de personnes sont contaminées par des larves de nématodes Anisakis spp. ou Pseudoterranova spp. et développent diverses pathologies. La présence d’Anisakis dans la chair de poisson cru aujourd’hui serait même 283 fois supérieure à il y a 50 ans, selon une étude de chercheurs de l’université de Washington, publiée dans la revue Global Change Biology. En cause ? Le réchauffement climatique, l’augmentation des nutriments liée aux engrais, et la hausse des populations de mammifères marins. Les parasites sont absorbés comme hôtes intermédiaires par les poissons lorsqu’ils se nourrissent et peuvent être transmis à l’homme. Pour y faire face, l’Union européenne recommande le prétraitement des produits bruts (par congélation à - 20°C à cœur, sur une période de temps inférieure à 24 heures), et un contrôle strict des produits de la mer. Des échantillons sont prélevés dans le tissu des poissons et des céphalopodes, puis examinés en laboratoire, afin de vérifier la présence de larves de nématodes. Le degré de vitalité en particulier constitue un indice en termes d’éventuel risque sanitaire pour l’homme. La société technet GmbH (Stuttgart) a développé un système qui détecte les contours et les paramètres de surface des parasites à l’aide d’une caméra industrielle USB 3 uEye CP, fabriquée par IDS. Il permet de déduire les énergies de courbure des différentes larves, et d’établir un lien avec le métabolisme et donc la vitalité. « Dans le domaine marin, technet suit l’évolution du chalutage, mais est aussi en capacité d’analyser en trois dimensions tout objet en haute mer, détaille Michael Kroeger, physicien chez technet et expert en applications biologiques de la technologie membranaire. Mais face au déclin de la pêche hauturière en Allemagne, nos activités se sont concentrées sur le contrôle qualité des produits de la mer. Aujourd’hui, nous envisageons les structures des nématodes / anisakides comme des structures membranaires et les modélisons ainsi. » L’innovation de VTD (Viability test device) réside dans le transfert des méthodes de conception technique aux méthodes d’analyse biologique. Dans le cas des anisakides, l’analyse de la forme et de l’état énergétique (et avec elle la viabilité, du « vivant » au « mort ») permet une classification indépendante du mouvement et des observations visuelles. Cette méthode vise à exclure le manque de fiabilité engendrée par la potentielle immobilité temporaire des larves et par le facteur d’incertitude humaine au cours de l’observation visuelle. En microbiologie, la vitalité est déterminée par le taux de reproduction (numération bactérienne). Le mouvement n’est toutefois pas un indice fiable concernant le pouvoir infectieux des larves de nématodes, car elles peuvent être immobiles temporairement. Le VTD est adapté à ces incertitudes. Il assure un contrôle optique automatisé et indépendant. La base du système repose sur une caméra USB 3.0, positionnée à la verticale sur une boîte de Petri. « La puce de la caméra délivre à partir des images circulaires de la boîte de Petri une grande quantité d’informations avec très peu de perte grâce à des zones d’image inutilisées. La caméra met ainsi rapidement à notre disposition toutes les données nécessaires et de qualité : c’est parfait pour notre système d’inspection », conclut Michael Kroeger. Dominique GUILLOT.
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