Tensions sur la filière canadienne du homard

Le 21/04/2020 à 17:46 par La Rédaction

 

Principalement consommé au restaurant ou à bord des bateaux de croisière, le homard est l’un des produits de la mer les plus impactés par l’effondrement de la demande mondiale liée à la crise du Covid-19. Avec des tonnages flirtant depuis plusieurs années avec les 100 000 tonnes, dont 90 % sont exportés, les pêcheries canadiennes de homards subissent la crise de plein fouet.

Alors que la saison des pêches de printemps doit théoriquement démarrer dans les Provinces maritimes, qui bordent l’océan Atlantique, le manque de visibilité commerciale est réel pour les opérateurs. En effet, la levée progressive des mesures de confinement est loin de correspondre à un retour à la normale pour le secteur de la restauration. Dans les pays où les établissements rouvrent, le maintien des mesures de distanciation sociale, des gestes barrières et du port des masques freinent la reprise des habitudes des clients. Et il faudra sans doute du temps avant que la confiance ne revienne.

Au Canada, toutes les zones de pêche n’ouvrent pas en même temps. Dans les deux premières, au sud du Nouveau-Brunswick, qui démarrent traditionnellement au 1er avril, les pêcheurs du nord de la baie de Fundy ont obtenu du ministère un report au 30 avril.

Pour les autres zones, qui doivent théoriquement ouvrir au 15 puis au 30 avril, un bras de fer est engagé entre opérateurs quant à l’opportunité de décaler plus ou moins l’ouverture de la saison. D’un côté, des transformateurs qui ont encore des stocks, en particulier de queues et de chair, constitués à prix forts lors de la saison hivernale, et qui n’ont pas envie de les brader. Ils réclament un report le plus tardif possible, au 15 mai ou au 1er juin, voire une annulation de la saison de printemps, afin de pouvoir écouler leur marchandise. De l’autre, principalement des entreprises de l’Ile-du-Prince-Edouard, de Nouvelle-Écosse ou de Gaspésie, qui reçoivent des commandes pour des homards entiers, mais qui n’ont pas de stocks. Ceux-là font évidemment pression sur les autorités pour maintenir les ouvertures aux 15 et 30 avril et servir les demandes de leurs clients.

Sous couvert d’anonymat, une source indique à PDM tabler sur des ouvertures entre le 4 et le 15 mai pour l’Ile-du-Prince-Edouard et au 15 mai pour le Nouveau-Brunswick.

Bertrand GOBIN

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