Le thon rouge de ligne décroche l'écolabel public

Le 09/09/2019 à 17:23 par La Rédaction

 

Sébastien Rialland et sa femme ont fait le déplacement depuis la Corse car pour le jeune pêcheur, « cette écocertification est une reconnaissance ». Ils vendent leurs produits (rillettes, thon fumé) sous la marque Mare e gustu.

 

 

 

 

 

 

 

 

447 t, le quota français pour
les petits métiers de Méditerranée.

23 petits métiers sous la marque Thon rouge de ligne, dont 15 écocertifiés.

 

Les petits métiers français de Méditerranée, qui pêchent le thon rouge (Thunnus thynnus) sous la marque Thon rouge de ligne pêche artisanale, ont obtenu début juillet l’écocertification publique Pêche durable, délivrée par FranceAgriMer (organisme certificateur Certipaq). C’est la première fois en France et dans le monde qu’une pêcherie de thon rouge obtient une écocertification. Et la première délivrance de cet écolabel public.


Il a été attribué à des « petits navires côtiers pêchant exclusivement aux métiers de l’hameçon (ligne, traîne, palangre) dans le golfe du Lion, les eaux corses ou au nord des Baléares », précisent l’association Valpem, propriétaire de la marque collective, les partenaires de la filière aval, ainsi que l’organisation de producteurs (OP) Sathoan, qui assure aussi le suivi des captures, la sélectivité des engins et la traçabilité des produits.


Cette certification concerne pour l’instant 15 navires volontaires de Méditerranée. Elle vient couronner près de trois ans d’efforts et de partenariats scientifiques, entraînant une réduction des prises accessoires grâce à la création de l’application pour téléphone portable Echosea, l’édition du guide Selpal des bonnes pratiques du pêcheur responsable, ainsi qu'à la lutte contre les pollutions.


« Quatre mareyeurs sont dans la démarche, souligne Bertrand Wendling, le directeur de Valpem et de l’OP Sathoan. Deux audits ont déjà eu lieu et se sont bien passés, deux autres sont en cours. Nous espérons que les mareyeurs seront bientôt certifiés pour que le label puisse arriver jusqu’au consommateur. »


Les professionnels ont choisi le référentiel Pêche durable pour ses critères environnementaux et sociaux, dont les conditions de vie et de sécurité des pêcheurs. L’écocertification MSC, plus connue, se déroule aussi en parallèle. « Son référentiel est distinct et ne concerne que la gestion durable du stock, précise Bertrand Wendling. Si tout va bien, nous devrions obtenir la certification MSC cet hiver. La double certification Pêche durable et MSC serait une première ! »

Hélène SCHEFFER

 

[ Le WWF France sceptique ]

◗ Cette labellisation inquiète le WWF France. Il l’estime « prématurée étant donné l’état des stocks de thon ». L’ONG reconnaît l’amélioration de l’état du stock de thon rouge d’Atlantique est et de Méditerranée constatée par les scientifiques, mais considère globalement « les mesures de gestion encore trop faibles ». Même si cette pêcherie des petits métiers n’est pas en cause, pour le WWF, la certification envoie « un message dangereux pour le marché du thon rouge ».  Au contraire, la direction des pêches maritimes et de l’aquaculture qualifie de « signe fort » le fait que cette pêcherie soit la première certifiée Pêche durable.
L’ONG, qui a bien été associée à la création de cet écolabel et l’élaboration du cahier des charges, déplore aussi « l’absence de dialogue avec les différentes parties prenantes pendant le processus de certification ». Elle propose à FranceAgriMer « un dialogue formel », mettant en jeu son rôle de partie prenante dans l’écolabel.

 

 

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