Le Label rouge français, le turbot, un produit d’exception

Le 01/08/2019 à 14:29 par La Rédaction

La production de turbot d’élevage
dans l’Union européenne (en tonnes)

 

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Source : Eumofa/Eurostat/FAO

 

L’Espagne est de loin le principal pays producteur de turbot d’élevage dans l’UE,
(76 % des volumes européens), devant le Portugal. Les volumes européens de turbot d’élevage s’élèvent à 10 000 tonnes par an pour 5 000 à 6 000 tonnes pour la pêche.

 

 

L’aquaculture européenne de turbot est indéniablement dominée par l’Espagne et le Portugal. En troisième place, la France tire tout de même son épingle du jeu avec un poisson estampillé Label rouge et plébiscité par les grands chefs du monde entier. Une seule entreprise produit du turbot d’élevage dans l’Hexagone, France Turbot Ichtus (groupe Gloria Maris), dans deux fermes aquacoles situées à Noirmoutier (Vendée) et Trédarzec (Côtes-d’Armor). « Nous avons produit 130 tonnes de turbot en 2018, détaille Franck Brossard, directeur de France Turbot Ichtus. Notre capacité est de 200 tonnes maximum. » Rien à voir avec les fermes ibériques qui peuvent sortir jusqu’à 2 000 tonnes de poisson par an. « Il ne s’agit pas du même produit, nous ne sommes pas en concurrence car nos marchés sont différents et complémentaires », souligne-t-il.

Si le turbot est une espèce noble, le Label rouge français est un produit de luxe, vendu 10 à 15 % plus cher que le turbot non labellisé, qui est valorisé, départ ferme, à 6,55 euros/kg en moyenne sur la période 2010-2016 (Eumofa). La différence réside dans « la densité d’élevage beaucoup plus faible, l’alimentation et la surveillance des éleveurs, détaille Franck Brossard. Le turbot est une espèce très fragile et compliquée à élever : elle est sensible aux changements de température, au stress, aux maladies. Cela demande un certain savoir-faire. D’autant plus qu’il faut près de deux ans et demi pour atteindre une taille commerciale ».

Le poisson de France Turbot Ichtus est principalement destiné à la restauration gastronomique, en France comme à l’étranger (pour moitié), très peu à la GMS (2 %). « Nous vendons beaucoup de turbot vivant que nous expédions en conteneur, les chefs les mettent en vivier avant de les abattre eux-mêmes. » Sur ce marché de niche, la demande est supérieure à l’offre, ce qui tire les prix vers le haut.

Ève CHALMANDRIER

 

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