4,5 M€ |
La Belle Alliance : cette nouvelle structure bien nommée, à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, allie une conserverie, un pêcheur et trois mareyeurs. Comme à Cherbourg, la filière des produits de la mer de Vendée s’est mobilisée pour sécuriser ses approvisionnements. Le projet se chiffre à 4,5 millions d’euros entre le rachat de deux chalutiers pélagiques (20 mètres), pour 1 million d’euros, et la construction de leurs remplaçants, pour 3,5 millions d’euros. Le tour de table implique le conserveur Philippe Gendreau (51 %), le patron pêcheur Jérémy Chagnolleau (34 %) et les mareyeurs Vives Eaux, Foucher-Maury et Les Viviers de Noirmoutier (5 % chacun). Ce qui a motivé ces partenaires ? « Empêcher que les quotas et les bateaux ne partent à l’étranger », répond Lionel Collachot, PDG des Viviers de Noirmoutier. La vente des navires pour l’Espagne était quasiment signée, il fallait agir vite. « Nous n’avons pas de contrepartie à cette participation. C’est la volonté de préserver la pêche locale, les emplois des deux équipages et ceux à terre que cela implique. » Pour Lionel Collachot, c’est aussi « un soutien moral à la filière, à ce patron pêcheur investi ». Comme, souligne-t-il, son père, Yann Chagnolleau, disparu lors du tragique naufrage du canot de la SNSM aux Sables-d’Olonne. Cette opération est précieuse pour la criée de Saint-Gilles et ses acheteurs : ces deux navires y pèsent 13 % des ventes (en valeur), avec quelque 1 000 tonnes de sardine et des quotas sur le merlu, le thon blanc… L’idée, pour les nouveaux navires qui seront plus petits, est de privilégier le qualitatif avec un équipement inédit au chalut pélagique : 48 cuves (24 par bateau) pour saisir les sardines aussitôt pêchées dans un bain d’eau glacée, comme à bord des bolincheurs. Pour une qualité appréciable, notamment pour la conserverie Gendreau et ses produits labellisés. Solène LE ROUX |