De mémoire de pêcheur canadien, les prix du homard hard shell (1) n’ont jamais été aussi favorables, alors que les captures ont fortement grimpé ces dernières années. « Les cours sont restés élevés en juin, juillet, août, alors qu’ils baissaient habituellement à cette période », remarque Yannick Dheilly, délégué commercial pêche et agroalimentaire à l’ambassade du Canada. Ce scénario idéal tient à la très forte progression de la demande asiatique, en particulier chinoise. « C’est confirmé par les prises de position sur le surgelé durant l’été. La tendance s’annonce excellente en homard vivant avec la reprise en force des pêches canadiennes en novembre. Tous les exportateurs canadiens ont des Chinois dans leurs équipes commerciales et cette expertise favorise les exportations. Parallèlement, s’est développé un important réseau d’entrepôts pour le surgelé en Chine et la logistique sur le vivant se renforce au départ de Boston, où les flux canadiens sont traditionnellement importants. Avec des progressions de 30 % par an vers la Chine, le fret aérien au départ d’Halifax va aussi s’accélérer. » La forte demande asiatique pénalise-t-elle les ventes en Europe ? Pas sûr, même si les prix à l’import des homards américains et canadiens vivants ont effectivement grimpé depuis 2010, le crustacé a toute sa place au moment des fêtes. Deux éléments jouent en faveur de la compétitivité du Canada : la faiblesse du dollar canadien par rapport à l’euro et l’application provisoire du Ceta depuis le 21 septembre, qui élimine le droit de douane de 8 % sur le homard vivant. Les États-Unis, en revanche, supportent encore un droit équivalent aux frontières de l’Union. Les douaniers surveilleront de près les certificats de captures des lots de homards constitués au Canada et exportés en Europe via Boston. B.V. |
Grâce à la hausse des cours liée à la demande asiatique, la valeur des débarquements canadiens a plus que doublé entre 2000 et 2015. Sur la même période, les tonnages ont grimpé de 35 %. |