Les algues, légumes de la mer ou condiments, se sont fait connaître du grand public grâce à l’essor de la gastronomie japonaise. Wakamé, kombu, dulse entrent discrètement mais sûrement dans les rayons des grandes surfaces. Le secteur agroalimentaire, d’Hénaff à Guyader, s’y intéresse de plus en plus, permettant à la Bretagne de rêver au développement de l’algoculture. Initiée au début des années 90 par quelques pionniers, elle a longtemps peiné à se développer, faute de débouchés. Mais pas seulement. La culture du wakamé, une des espèces les plus populaires, a connu un coup de frein brutal avec sa classification en espèce invasive. Aujourd’hui, seuls trois acteurs sont autorisés à cultiver de l’Undaria pinnatifida selon le CRPMEM de Bretagne : C-Weed, Talibreizh et Biocéan. Par contre, les demandes de concessions se sont multipliées sur le kombu, ces dernières années, signe de l’engouement.
Le Japon inspire aussi la pêche. La pratique de l’ikejime se déploie dans les ports de pêche du Morbihan, notamment. Après Daniel Kerdavid, sur le ligneur Miyabi à Quiberon, les pêcheurs lorientais Arnaud L’Hyver, sur le Penfret, et Éric Cadou, sur la Petite Suzy, s’intéressent de près à cette technique venue du Japon qui consiste à percer un trou dans le front des poissons tout juste sortis de l’eau et à introduire une tige métallique dans leur arête centrale, afin de détruire leur moelle épinière. La méthode garantit un abattage rapide de l’animal et une qualité de chair optimale. Elle permet du même coup une meilleure valorisation des captures.
Outre les investissements du géant Nissui dans sa filiale Cité Marine à Kervignac, le secteur de la transformation n’échappe pas à la tendance japonaise, comme en témoigne l’implantation, à l’initiative de la coopérative japonaise Makurazaki, d’une unité de production de katsuobushi, l’an dernier à Concarneau. « Ce condiment à base de bonite séchée et fumée est distribué auprès des restaurants traditionnels en France et en Europe, mais aussi dans les épiceries fines, entre 70 et 95 €/kg », détaille Gwenaël Perhirin, directeur de Makurazaki France.
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