Antioxydant utilisé dans l’alimentation aquacole, l’éthoxyquine est suspendue d’autorisation
dans l’Union européenne. L’aquaculture bénéficie d’un délai jusqu’en 2019.
◗ Selon le Syndicat |
Dans un rapport publié en octobre 2015, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (ESFA) a estimé que l’éthoxyquine peut représenter un risque sur la santé humaine et animale, et sur l’environnement. La suspension d’autorisation (règlement 2017/962 du 7 juin 2017) perdure jusqu’à ce que les risques soient mieux connus. Tous les aliments pour animaux, dont ceux pour l’aquaculture, contenant cet antioxydant doivent sortir du marché, selon un calendrier précis, afin de laisser aux opérateurs la possibilité de trouver des additifs de substitution. Des mesures transitoires spécifiques, comportant des échéances jusqu’en 2019, s’appliquent aux produits très sensibles à l’oxydation du fait de leur teneur élevée en lipides : farine et huile de poisson, certaines vitamines, caroténoïdes et colorants. La remise en cause de l’éthoxyquine ne date pas d’hier. La sécurité des antioxydants de synthèse a été évaluée à plusieurs reprises et des doses journalières acceptables pour l’homme ont été établies pour l’éthoxyquine à 0,005 mg/kg de poids corporel. Les dangers de l’éthoxyquine en tant que pesticide sont connus, et son utilisation est interdite dans l’Union européenne. Mais jusqu’à présent, elle ne l’était pas en tant qu’ additif alimentaire. Le risque pour le consommateur résulte du transfert de l’antioxydant au produit animal consommé. La mise à jeun du poisson avant l’abattage permet d’éliminer l’aliment dans le tractus digestif. Des études ont montré qu’une période de deux semaines était suffisante pour réduire de façon significative les concentrations en antioxydant de synthèse dans le muscle des poissons. À l’inverse, des tests réalisés sur du saumon d’élevage ont révélé la présence d’éthoxyquine, parfois à des doses élevées. Dans l’hypothèse d’un retour de l’additif sur le marché, il importe de fixer des limites maximales de résidus dans les chairs des poissons. Bruno VAUDOUR
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