Jean-François Hug, Pdg dela maison Chancerelle,
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70 millions de boîtes sont sorties en 2016 de Chancerelle à Douarnenez, parmi lesquelles 51 % de conserves de sardine, 35 % de conserves de thon et 14 % de conserves d’autres poissons. |
La conserverie fondée en 1853 à Douarnenez a subi ces derniers mois de très fortes variations sur ses approvisionnements, en particulier sur la sardine. Alors qu’à la fin de l’été dernier, le Pdg de Chancerelle, Jean-François Hug, craignait des ruptures de stocks et anticipait des chutes de production, l’arrivée de l’hiver s’est révélée très prolifique pour la petite trentaine de bolincheurs bretons qui capturent le petit poisson bleu. « Nos problèmes n’ont pas été réglés pour autant, explique Jean-François Hug. Les volumes sont arrivés un peu tard à partir de la fin novembre avec un taux de matière grasse inférieur à 8 %. Soit une sardine trop maigre pour satisfaire la fabrication de nos conserves à l’ancienne. » Avec 80 % de ses achats de sardine normalement réalisés en Bretagne, Chancerelle a maintenu tant bien que mal son activité et des effectifs d’environ 500 salariés permanents en travaillant avec les productions issues de la mer Adriatique et de la Cornouaille « Avec une hausse du prix de la sardine allant jusqu’à 40 % », maintient Jean-François Hug qui dénonce également des augmentations de cours sur le germon, l’albacore, la saint-jacques et le saumon, comme sur l’huile d’olive et les boîtes métalliques. « C’est devenu très compliqué avec nos marges. Nous cherchons à négocier avec nos clients pour retrouver un bon équilibre, confie le dirigeant. Comme notre métier nous interdit de travailler sur stock, il nous faut amortir toutes ces complications, avec parfois de fortes tensions sur nos équipes de production. » Affichant un chiffre d’affaires d’environ 140 millions d’euros en 2015, la maison Chancerelle continue de peser à travers quelques marques de référence : Connétable, Phare d’Eckmühl et Pointe de Penmarc’h. Elle travaille également depuis le Maroc à travers la conserverie Belma à Agadir d’où sortent notamment environ 15 millions de boîtes par an destinées aux MDD. Bertrand TARDIVEAU |