Ambiance sportive sur le pont du Tanaelïs : Henry, le second, et Luc accompagnent la vidange des dragues au deuxième jour de l’ouverture de la pêche à la coquille en baie de Seine intérieure. Les dragues sont pleines, à l’image de la saison 2015 de saint-jacques. Plus de 2 000 tonnes en auront été débarquées à Port-en-Bessin, pour un prix moyen satisfaisant de 3,43 €/kg.
La zone intérieure, qui s’étend jusqu’aux 12 milles, est réservée aux pêcheurs français. Plus productive et moins exposée aux intempéries que le large, elle attire chaque année plus de 200 bateaux, accourus de Granville à Boulogne. Les quais de Port-en-Bessin sont alors pris d’assaut, avec des bateaux à couple sur quatre niveaux.
Avec moins d’une heure de route et seulement deux de pêche, le rendement équivaut à celui d’une marée de 24 h au large. Seul inconvénient : l’importante présence de crépidules dont il faut débarrasser les coquilles.
Lors de l’ouverture, les temps de pêche sont obligatoirement réduits, de deux à quatre heures, selon la productivité de l’année. Les bateaux sont également soumis à des quotas.
Le Tanaelïs est un chalutier coquillard de douze mètres de Port-en-Bessin, commandé par un jeune patron de 34 ans, Mathieu Yonnet. Très actif, il peut enchaîner dans une même semaine quatre jours de pêche à la coquille puis deux à trois jours de chalut de fond, au poisson. Il fait chaque année les trois ouvertures successives de la saint-jacques : celle au large, au-delà des 20 milles, en octobre ; celle de la baie de Seine extérieure, des 12 à 20 milles, début novembre, puis celle de la zone intérieure fin novembre à début décembre.
Cet agenda a été bousculé cette année 2016 du fait de la forte présence prématurée (mais conforme à la législation européenne) de navires britanniques et irlandais, attirés par l’abondance du coquillage dans la zone intermédiaire. Les autorités maritimes ont été contraintes d’avancer de trois semaines l’ouverture de la baie de Seine extérieure aux pêcheurs français, très remontés.