Chiffres d'affaires

• du groupe Ballande :
400 M€

• des Viviers d’Audierne :
15 M€

Actif dans le négoce international sur la zone Pacifique et en Asie, le groupe Ballande, dont le siège est à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, a racheté cet été les Viviers d’Audierne. L’entreprise de mareyage spécialisée en crustacés d’eaux froides et en poissons fins peut envisager sereinement l’avenir selon son directeur David Caudal : « La cession ouvre des possibilités de développement, mais de façon raisonnée. Nous sommes dans un univers très concurrentiel comme en témoigne la récente cascade de rachats. Nous réfléchissons à la meilleure façon d’optimiser l’existant sans oublier les fondamentaux de notre métier où la dimension humaine est essentielle : sélectionner à la source, stocker des crustacés vivants et expédier dans les meilleures conditions. »

Le nouveau propriétaire dispose de son côté d’une base conséquente en Bretagne. Les Viviers d’Audierne traitent 1 500 tonnes par an, réparties à parts égales entre les crustacés et le poisson frais. Son chiffre d’affaires atteint 15 millions d’euros avec un effectif de 26 salariés. « L’expédition de poissons blancs et nobles achetés sous les criées de Brest, du Guilvinec ou Concarneau, permet de rompre la saisonnalité liée aux crustacés », explique le dirigeant. Les Viviers vont bénéficier de l’assise financière d’un groupe discret ayant des intérêts directs dans le nickel et dans l’élevage en Nouvelle-Calédonie, dans le négoce de bovins en Nouvelle-Zélande et dans la distribution alimentaire dans les îles du Pacifique. La dynastie familiale Ballande est implantée depuis longtemps sur le Caillou mais elle exerce aussi le négoce de vins à travers l’entité Ballande & Méneret depuis 30 ans.

Des grands crus classés à la langouste rouge de Bretagne, il n’y a qu’un pas. Rompu à la volatilité des cours agricoles et du nickel, le groupe Ballande avait mis déjà un pied cette année dans les produits de la mer en rachetant deux entreprises australiennes spécialisées sur la langouste. Très orienté à l’export sur les marchés asiatiques, l’acquéreur des Viviers d’Audierne conforte sa position de fournisseur de crustacés de luxe.

Bruno VAUDOUR

[ Louis Ballande, président du groupe]

Votre famille est implantée en Calédonie depuis 1856. Quelles sont vos activités dans le Pacifique ?
Louis Ballande : Notre groupe exporte en moyenne un million de tonnes de minerais bruts (saprolitiques et latéritiques) par an. Nous sommes aussi leaders dans l’élevage bovin et porcin en Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu. En parallèle, nous avons développé une activité de trading pour la viande néozélandaise. Le groupe exploite aussi plusieurs franchises (Célio, Monsieur Bricolage, Décathlon…) et a fortement développé son rôle de grossiste alimentaire en Calédonie, à Tahiti et en Nouvelle-Zélande.

Pourquoi vous être orienté vers les produits de la mer ?
Le secteur des fruits de mer ne nous est pas étranger. Nous avons fait partie des entreprises pionnières dans la production de crevettes en Nouvelle-Calédonie (Montagnès). Depuis deux ans, nous nous diversifions dans le crustacé haut de gamme. Nous avons acquis des droits de pêche pour la langouste en Australie méridionale (Mount Gambier). Cette activité porte sur 500 tonnes environ et nous envisageons de nous implanter sur d’autres zones de pêche voisines pour augmenter nos capacités. Dans la foulée, nous nous sommes intéressés aux Viviers d’Audierne, qui disposent d’un véritable savoir-faire en termes de préparation, de conditionnement et de logistique.

Combien pèse le groupe Ballande aujourd’hui ?
Au total, le groupe compte environ 900 collaborateurs directs. Mais son impact social va bien au-delà, avec de nombreux autres emplois saisonniers ou sous-traités. Son chiffre d’affaires est de 400 millions d’euros.

Propos recueillis par Coralie COCHIN