Alors que certains distributeurs tentent de les mettre en avant dans des corners spécifiques, les petits coquillages n’arrivent pas à élargir leur public. La chute des ventes de la catégorie « autres coquillages frais » - hors moules, huîtres et Saint-Jacques - est même d’importance entre 2014 et 2015 : elle avoisine les 850 tonnes dont plus de 500 tonnes de bulots, locomotive de la catégorie jusqu’à peu. De quoi déstabiliser les pêcheurs de bulots normands qui ont pourtant multiplié les efforts pour valoriser leurs captures. Trouver des marchés à l’export peut être une piste à explorer. « Il existe un vrai intérêt dans les réseaux de poissonneries ou de grossistes pour la restauration vis-à-vis de ces petits coquillages en Hollande », indique Inge Bruijnooge, codirigeante d’Adri & Zoon, mareyeur et négociant installé à Yerseke qui se spécialise dans le domaine. « Nous nous sommes fait connaître dans notre pays, comme en Allemagne et en Belgique, avec les moules et les huîtres de Zélande. Aujourd’hui, notre gamme est plus large et progresse. » Entre juillet 2015 et 2016, l’entreprise a vendu 311,3 tonnes de petits coquillages contre 1 600 tonnes de moules, dont 41 venant de France. Dans cet univers des petits coquillages, les vénus, les palourdes, les vernis, les tellines et les clams sont les stars des ventes avec 90 tonnes environ importées des côtes françaises à partir de Rungis, les couteaux et les vongoles d’Italie pèsent aussi leur poids dans les ventes. Le bulot de Normandie « surtout les petits » et les bigorneaux sont en progrès. « Nous avons vendu presque 10 tonnes de bigorneaux », poursuit Inge Bruijnooge. Pour les faire connaître, la dirigeante mise sur les dégustations et la publication d’ouvrages sur l’histoire des produits et la manière de les cuisiner. « Il faut les faire connaître. D’ici peu nous allons sortir un livre sur les coquillages et crustacés de France », informe cette passionnée de coquillages français qui restent rares dans les grandes surfaces hollandaises. C.A.
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