Très instable à l’approche du vote du 23 juin sur l’avenir de la Grande-Bretagne en Europe, la livre sterling a baissé de 7 % depuis le début d’année. Elle pourrait dégringoler bien plus bas en cas de victoire du Brexit : entre 15 et 20 %, estiment la plupart des économistes. Vu l’ampleur de la dévaluation, le scénario de sortie auquel adhèrent beaucoup de pêcheurs britanniques aurait un effet immédiat sur les échanges avec la France, premier marché à l’export pour les crustacés. « Jusqu’à présent, la baisse de la livre n’a pas joué sur la compétitivité de la marée écossaise vers la zone euro. Bon nombre d’exportateurs en ont profité pour reconstituer leurs marges. D’autant que les prix sous criée et en vente directe sont restés élevés. Sans compter les transporteurs qui ont augmenté leur tarif alors que le gazole est moins cher… », relativise Anne Moseley, directrice de FAO27. Quoiqu’il arrive, le Royaume-Uni reste un fournisseur clé du marché français avec bon nombre d’espèces stratégiques en marée : lotte, saint-Jacques, langoustine, tourteau, homard et saumon écossais. Sur un total de 756 000 tonnes débarquées en Grande Bretagne en 2014 et estimées à 861 millions de livres (un milliard d'euros), les crustacés et mollusques représentent 20 % des volumes et 34 % de la valeur. Saint-Jacques, tourteau et langoustine pèsent 70 % de la production de crustacés et mollusques outre-Manche (en volumes et en valeur). L’Écosse jouant dans la grande cour avec 41 % des apports de crustacés & mollusques. En 2014, La Grande-Bretagne a exporté 500 000 tonnes de produits de la mer d’une valeur de 2 milliards d’euros (£1,6 milliard). La part de chiffre d’affaires des coquillages et crustacés atteint 47,5 % mais les volumes exportés ont diminué de 17 % depuis 2010. B.V.
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