Action coups de poing de Greenpeace

Le 24/05/2016 à 9:54 par La Rédaction

 

Comme toujours, l’organisation est quasi militaire chez Greenpeace. Le lundi 23 mai, dès 6 h 30, un groupe d’une trentaine d’activistes a bloqué le flux de marchandises de l’usine Paulet/ Petit Navire à Douarnenez. Deux militants sont enchaînés aux grilles de l’entrée de l’usine, tandis que 11 autres sont assis devant le quai de départ des camions. Les bras dans de grosses boîtes factices, portant les marques des conserves produites dans l’entreprise : Petit Navire, mais aussi John West et Mareblu pour les marchés britannique et italien. Une équipe d’escaladeurs ajoute à la façade quelques slogans dénonçant « l’impact dévastateur », selon Hélène Bourges, des pratiques de pêche thonière sur DCP (Dispositifs de Concentration du Poisson). La chargée de campagne Océans de Greenpeace a pu rencontrer sur place la direction de l’entreprise appartenant au groupe Thaï Union. Le travail n’est d’ailleurs pas perturbé dans l’usine, qui produit environ 300 000 boîtes par jour.

Depuis 2 ans, Greenpeace mène une campagne internationale pour que les industriels du thon adoptent des sources d’approvisionnement durables (pêche à la canne, longline, ou senne sur bancs libres). l’ONG milite pour le bannissement de l’usage des DCP par les senneurs, technique jugée destructrice pour la ressource en thon tropical tant elle favorise la capture de juvéniles et impacte d’autres espèces capturées en tant que prises accessoires (requins, tortues…). La limitation a 500 DCP par senneur est jugée très insuffisante.

Pourquoi Thaï Union ?

Thaï Union, le leader mondial de la conserve de thon, est ciblé précisément, pour ne pas avoir encore fourni à Greenpeace de plan d’action, pour faire évoluer ses approvisionnements, malgré quelques efforts, au cas par cas, sur le plan social, autre volet de la campagne Arrethon. L’action à Douarnenez fait suite à l’opération menée le 21 mai dans une vingtaine de grandes surfaces françaises et dans d’autres pays européens. Une usine néozélandaise de petfood (groupe Wiskas), approvisionnée en partie par des sous-produits de Thaï Union, a aussi été bloquée 11 heures mi-mai. L’Esperanza, l’un des navires de l’ONG, est en mission depuis mi-avril dans l’océan Indien, à la recherche des DCP, qu’il collecte. Un grand nombre de ces DCP seraient issus de flottilles fournissant le géant thaïlandais.

La direction de Petit navire n’a pas encore communiqué, suite au blocage de son usine finistérienne, mais elle contestait, dès 2014, les chiffres publiés par Greenpeace, qui ne correspondent pas aux données fournies.

Ce 23 mai se sont ouverts la “World Tuna Trade Conference” à Bangkok, et le meeting annuel de la CTOI (Commission Thonière de l’Océan Indien) à La Réunion. Des délégations de Greenpeace y sont présentes.

Lionel FLAGEUL

 

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