Poisson, protéine de luxe en 2030 ?

Le 07/02/2016 à 10:26 par La Rédaction

 

Consacré aux besoins mondiaux en protéines d’ici quinze ans, le 9e colloque du pôle de compétitivité Valorial, qui s’est tenu début décembre à Rennes, a pointé quelques réalités pas toujours bien mesurées. À commencer par le choc démographique : en cinquante ans, soit une génération, la population mondiale a triplé ; elle atteindra 8,4 milliards d’habitants en 2030. Sur les vingt dernières années, un milliard de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté et la progression du pouvoir d’achat dans les pays émergents a fait bondir la consommation de produits animaux, en particulier de viande, en Asie du sud-est et en Afrique.  

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Pour des raisons de disponibilité et de prix, la consommation de viande progressera plus vite que celle des produits aquatiques. En parallèle, la hausse très forte de la demande de produits animaux tels que les œufs ou le lait, dans les zones déficitaires en protéines, va peser directement sur les besoins en protéines végétales nécessaires pour nourrir les animaux. Jusqu’à créer un déficit, lui-même accentué par le développement de la consommation humaine de protéines végétales dans les pays riches. Par ricochet, de moindres disponibilités en protéines végétales pourraient sérieusement contrarier les espoirs sur l’aquaculture. Car bon nombre de poissons carnivores, à l’image des salmonidés, sont devenus de plus en plus végétariens, en raison de la pression sur les farines et huiles de poisson.

Face à un scénario de forte concurrence à l’achat sur les protéines végétales et marines, l’exploitation de nouvelles sources de protéines (algues, insectes, protéines cellulaires, PAT…) s’impose d’emblée pour nourrir demain les poissons d’aquaculture. Et satisfaire une augmentation de la consommation mondiale de produits aquatiques que la FAO estime à 261 millions de tonnes d’ici 2030. Selon ses projections (graphique), la production aquacole mondiale atteindra cette année-là le niveau des captures de pêche.

Produire plus avec moins, c’est le défi auquel l’aquaculture peut répondre. Mieux que n’importe quel élevage terrestre. Il faut en effet 8 kg de protéines pour faire un kilo de viande bovine, le ratio tombe à 3 pour le porc, 2 en volaille mais seulement 1 à 1,5 pour le poisson d’élevage. Reste la question du prix. Dans bien des cas, le poisson demeure la protéine chère par excellence et, en période de crise, la volaille sort grande gagnante.

B.V.

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