Les pêcheurs professionnels du Nord-Pas-de-Calais ont débuté la campagne de coquilles juste en face de leurs côtes le 1er octobre. « Draguée sur un sol sablonneux et non vaseux, c’est la meilleure », assure le mareyeur boulonnais Thomas Bryckaert (Coboma). Le 1er novembre, ils mettront le cap sur Le Havre, secteur Manche est. Puis, encore un mois plus tard, ils s’établiront à Port-en-Bessin, sur le secteur baie de Seine. À l’abri pour l’hiver. Là, ils rejoignent, au plus fort de la saison, quelque 400 bateaux du Nord-Pas-de-Calais-Picardie, de Normandie ou de Bretagne.
L’espèce est très réglementée. Les dates d’ouverture précises, zone par zone. Le quota est limité, par bateau, à quatre journées de 1 800 kg par semaine. « Jusqu’à la mi-mai, la campagne doit quasiment assurer la rentabilité d’un navire comme l’Ita-Est (12 mètres) », explique son patron Philippe Leprêtre.
À la halle à marée de Boulogne, le mollusque se négociait en ce début de saison à un prix moyen de 3,5 à 4,5 euros le kilo. Mais avec la hausse des apports prévue, le cours devrait baisser jusqu’à l’approche des fêtes de fin d’année, où le cours peut atteindre 8 € le kilo. En 2014, 787 000 tonnes de saint-jacques ont ainsi été vendues en criée, à un prix moyen de 3,23 €, soit 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Côté mareyeurs, la coquille est conditionnée pour les rayons frais des poissonniers ou des grandes et moyennes surfaces de France et d’Europe « par sacs de 6 ou de 12 kg généralement, précise-t-on chez Coboma. Parfois nous avons des demandes de sacs de 50 kg. » Le prix au kilo du mareyeur intègre les frais de criées, la perte de poids, les coûts de conditionnement (pour un kilo, le prix de la bourriche peut atteindre 0,22 €) et sa marge. Dès lors, au stade du gros, le prix kilo de la saint-jacques est plutôt de 5 €.
Benoît LOBEZ
