Quand le pouvoir d’achat des Français diminue, les produits aquatiques sont à la diète. C’est l’un des principaux enseignements de la synthèse du cabinet d’études BIBE (1) sur les comportements d’achat de produits animaux en France entre 2008 et 2013.
La consommation de poisson, dont les prix sont parmi les plus élevés du panier de protéines, a accusé une baisse de 7 % en volumes durant la période. Les produits aquatiques non transformés sont les plus touchés : -10 %. Il s’agit, dans le champ étudié, des découpes de poissons frais en morceaux, du poisson nature surgelé et des fruits de mer frais ou surgelés. En comparaison, la viande de bœuf est davantage pénalisée (-16 %) ainsi que le mouton (-23 %). Météo nettement plus clémente, en revanche, sur les produits de la mer transformés, dont la consommation grimpe de 7 %. Les poissons séchés, fumés et en conserve, les plats préparés à base de produits de la mer, traversent la crise sans encombre, portés par une tendance positive structurelle.
Autre enseignement révélateur de la sensibilité des consommateurs par rapport aux prix – les économistes parlent alors d’élasticité-prix –, les effets de substitution d’un produit à l’autre sont significatifs. La crise sanctuarise la volaille qui prend une place prépondérante dans le panier d’achats. Malgré une augmentation forte de son prix, le poulet reste plus abordable, comme les œufs et le fromage qui bénéficient aussi de la crise. À l’inverse et sans surprise, les poissons transformés et non transformés ne se substituent à aucune viande entre 2007 et 2013.
B.V.
(1) « Les effets de la crise sur les comportements d’achats des ménages en produits animaux », septembre 2015, ce travail réalisé à la demande de FranceAgriMer est en ligne sur son site internet.