[En plus] Situé aux portes de la Bretagne, |
Une centaine de mareyeurs totalisent 80 % du chiffre d’affaires de la profession en France. Restent 20 % à partager, le plus souvent entre de petites entreprises de marée, qui tiennent sur des créneaux bien définis. Cormarée, à La Mézière (Ille-et-Vilaine) près de Rennes, en fait partie. Créée par Fabrice Corvaisier en 2001, l’entreprise suit son bonhomme de chemin en privilégiant une clientèle sur le bassin rennais : « On touche à la fois des centrales d’achats, des grossistes et demi-grossistes, les poissonniers mais aussi des maisons de retraites et les scolaires », souligne le responsable. Avec son équipe de quinze personnes dont douze à la production, Cormarée table sur un choix d’espèces locales adapté à chaque clientèle. Situé dans les terres, mais pas loin de la mer, le mareyeur missionne ses deux acheteurs-chauffeurs sous les criées d’Erquy et de Saint-Quay. « Ils sont mes yeux !, dit-il. Il ne suffit pas d’acheter à distance comme on le fait à Roscoff. Il faut aussi être sur place. Cela coûte, mais c’est la clé. » Cormarée travaille également sur Lorient avec un fournisseur privilégié sur des espèces comme le merlu ou le lieu noir, en période d’abondance. Le frein actuel vient plutôt de la difficulté à recruter des fileteurs, alors que l’entreprise « se développe fort avec des cuisines centrales demandeuses de filets portionnés, sans flancs ni arête ». L’atelier normalisé de Fabrice Corvaisier fonctionne à 45 % en découpe et le solde en reconditionnement. Une petite activité de négoce complète le chiffre d’affaires, en particulier avec des bistrots « semi-gastro ».
B.V. |