« Inutile de proposer sa pêche à un restaurateur lorsque des « non professionnels » lui ont vendu illégalement du poisson moins cher plus tôt dans la journée », déplorent-ils. Même constat sur certaines zones de pêche, où non seulement les braconniers ne se cachent pas, mais où ils font la loi : matériel dégradé ou volé, pêcheurs menacés… Quant aux éleveurs, ils découvrent au matin des cages éventrées.

Mais plus question de baisser les bras. Les professionnels se constitueront désormais partie civile devant les tribunaux à chaque nouvelle affaire. Des vendeurs de poulpes à la sauvette, et les restaurateurs qui les ont achetés, ont ainsi été condamnés. « Il faut qu’il y ait flagrant délit », précise toutefois Christian Molinero, Président du Comité des Pêches Maritimes et des Élevages Marins de PACA.

« En Méditerranée, les pêcheurs ont fait beaucoup d’efforts pour préserver la ressource halieutique. Le braconnage, monté en puissance avec la crise économique, risque de les réduire à néant. » Des garde-fous s’imposent. Dans le Parc national de Port-Cros, la constitution d’une unité d’exploitation et de gestion concertée a déjà permis de travailler sur la daurade rose. « Nous espérons qu’un arrêté préfectoral limitera la quantité de poisson pouvant être prélevée par les bateaux de plaisance, et que nous pourrons l’étendre à la région. »

A-C Renard