LES INVESTISSEMENTS DE LORIENT KEROMAN

Le 05/09/2014 à 16:29 par La Rédaction

 

En marge des Assises de la filière pêche et des produits de la mer 2014, organisées à Lorient, les participants ont pu découvrir la criée de Lorient. Une visite qui a séduit : il se passe toujours quelque chose à Lorient Keroman, premier port de pêche fraîche en France… de jour comme de nuit. Les navires côtiers ont débarqué au tout petit matin. La criée, gérée par la SEM Lorient-Keroman, organise la vente à 3 h 30 ou 4 heures, 6 fois par semaine. À 5 h 45, une sonnerie traditionnelle lancera la vente des hauturiers. Mais là, pas de marchandise à observer. L’essentiel se traite désormais à distance. Pour les côtiers, une fois les caisses déchargées du navire, la criée prend en charge les captures qui auront été triées à bord par lot.

À terre, les patrons pêcheurs pourront affiner leur tri et tenter de mieux valoriser leurs captures de soles en proposant des lots de calibres identiques. Comment ? En utilisant la machine à trier cette espèce mise à leur disposition sous la halle. Un équipement en libre-service, signe de l’intérêt des gestionnaires du port pour améliorer la qualité des débarques.

CONSERVER LA FRAîCHEUR DES PRODUITS

À l’autre bout de la halle, la salle de brumisation vient d’être vidée de ses caisses de langoustines vivantes. Dans un autre bâtiment, les viviers à crustacés installés pour éviter aux pêcheurs de multiplier les transvasements de vivier à vivier des crustacés destinés à être vendus sous la criée. L’efficacité est au rendez-vous et la qualité renforcée pour les acheteurs. Investir sur des outils et des équipements destinés à conserver une fraîcheur optimale des débarques profite à tous. C’est un point clé de la valorisation des captures.

« La criée est au cœur du système, rappelle Maurice Benoish, président du port de Lorient-Keroman. Elle encaisse l’argent des ventes et paye les patrons. Tout le monde la rémunère par un pourcentage sur les ventes et la facturation des divers services dont chacun profite ». Son personnel regroupe les caisses par navire, sort les crustacés des zones de stockage et prépare la vente.

Organisées sur deux lignes, les enchères peuvent se dérouler à la vitesse de 1 000 lots à l’heure. « Grâce à une caméra, on peut acheter à distance en voyant le produit. Une quinzaine d’entreprises le fait régulièrement. En amont, nous captons de plus en plus de vendeurs de l’extérieur, attirés par la qualité des produits ». Signe aussi que le travail de la criée est reconnu. La confiance existe. Dès lors, les caisses de criée, consignées, font la boucle entre les navires, les ateliers de mareyage voire les points de vente.

Pour tenter d’améliorer la valeur des pêches hauturières, vendues essentiellement auprès d’acheteurs qui n’ont pas une vue directe sur les lots, la SEM a fait l’acquisition d’une ligne de tri automatisée à reconnaissance optique. Après une mise au point un peu laborieuse, la ligne est désormais effective.

MUTUALISER LES GROS INVESTISSEMENTS

Mais sans mareyeur, les ventes seront peu valorisées. Investir dans des équipements, trop onéreux pour l’usage d’un seul, tel une fileteuse à sardine, fait partie des ambitions de la SEM, dans la mesure où ce maillon a été particulièrement fragilisé par la crise. Opérationnelle depuis peu, la fileteuse permet de traiter des sardines de grosses tailles, environ 18 pièces par kilo, pêchées à la bolinche pour les proposer en filets papillons, si prisés en grandes surfaces. Mais garantir des volumes pour satisfaire les besoins des mareyeurs et des entreprises de transformation locales reste le plus sûr moyen de garantir leur survie. Sans surprise Maurice Benoish envisage d’enrichir l’offre proposée : « Plus de la moitié des produits de la mer fait l’objet d’un marché clairement mondialisé. Nous réfléchissons à créer une salle tampon pour des produits surgelés, type espadon, thon, etc qui pourraient répondre aux besoins de notre tissu de PME locales ». La cellule commerciale de la SEM pourrait s’en occuper. Un projet à suivre.

 D.Guillot

Les plus de Keroman en 10 photos légendées : un diaporama de Dominique Guillot. 

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