Dans le cadre de son dossier sur la lutte
contre les fraudes, PdM a publié un article
sur le thon coloré auquel le Groupe Barba souhaitait apporter des compléments d’informations, craignant les amalgames qui pourraient être faits
à une lecture rapide. Comme, il est mentionné dans l’article, il n’y a fraudes que si les injections ne sont pas mentionnées. PdM a donc ouvert ses colonnes.
Point de vue.
« Dans le cadre d’un dossier sur les fraudes, le PdM du mois d’avril publie un article intitulé « Thon coloré bientôt interdit ? ». Selon la rédactrice en chef, Céline Astruc, la volonté de cet article est de dénoncer des pratiques frauduleuses de certains producteurs de thon européens qui injecteraient des longes de thon sans le mentionner sur les étiquettes.
Le Groupe Barba, producteur de « préparation de longe de thon albacore avec eau ajoutée » connaît très bien le sujet et souhaite apporter un éclairage aux propos un peu confus avancés dans l’article. Pour cela, le Groupe Barba renvoie notamment à la réglementation CE 853/2004, 1169/2011 et 1334/2008.
Effectivement, une longe de thon dans laquelle il a été ajouté des additifs ou des condiments doit être dénommée « préparation de longe de thon » pour éviter toute confusion auprès du consommateur. L’ajout d‘eau doit aussi être mentionné dès lors qu’il représente plus de 5 % du poids final du produit ainsi que l’état décongelé pour les produits non transformés.
Aussi, vous trouverez des produits sur le marché dénommés « préparation de longe de thon albacore/obèse décongelée avec eau ajoutée ».
Concernant les additifs, tels que le E331 ou E301, ils sont tout à fait autorisés dans les poissons transformés et non transformés. Il est d’ailleurs important de noter qu’un produit non transformé est différent d’une denrée brute. Aussi, la « préparation de longe », comme son nom l’indique, ne peut pas être considérée comme denrée brute et par conséquent peut contenir un arôme. Il est bien entendu que l’arôme apporte une saveur spécifique au produit.
Aussi, dès lors que des longes de thon nommées dans l’article « injectées ou colorés » sont étiquetées comme « préparation de longe de thon décongelée avec eau ajoutée », il est difficile de parler de produits frauduleux.
Par ailleurs, à la lecture de l’article qui cite un rapport de 2013 de l’Agence de Santé Publique de Catalogne, il est sous-entendu que manger 200g de thon par semaine apporte 181 % de la dose journalière admissible de nitrite injectée. Ceci est une lecture parcellaire et orientée dudit rapport. Concrètement, il est question de positionner l’apport de nitrites par les aliments consommés par la population Catalane. Il est précisé que la quantité en nitrites apportée par les produits carnés, l’eau et les légumes est déjà de 143 % de la DJA et que si on ajoute une portion de 200 g de thon contenant des nitrites on pourrait atteindre 181 %. Le steak de thon n’apporte alors que 38 % de la DJA. Cette étude a été menée suite à une détection de nitrites dans du thon en Espagne. Groupe Barba tenait à préciser que la présence de nitrites n’est pas généralisée à tous les produits avec eau ajoutée.
Le Groupe Barba souhaite aussi évoquer la problématique de l’histamine. Les préparations de longe de thon élaborées et conservées dans le respect de la chaîne du froid ne sont pas plus sujettes au développement des bactéries responsables des intoxications à l’histamine que tout autre thonidé.
Ainsi, il est indéniable que certains produits présents sur les marchés espagnol, français ou italien sont frauduleux et le Groupe Barba avait déjà, en 2011, pris la parole pour dénoncer ces pratiques pouvant porter atteinte à la santé des consommateurs. En revanche, en 2015, il est malhonnête de laisser entendre que ces pratiques sont généralisées. »
Pour en savoir plus : l'étude de l'agence de la santé alimentaire de Catalogne (document en espagnol).