Alors que les armements français s'apprêtent à défendre des mesures limitatives sur la pêche thonière, lors du prochain sommet de l'Iccat, du 10 au 17 novembre à Gênes, les voilà pris de vitesse par l'ONG Greenpeace, qui continue à occuper la scène médiatique au détriment du conserveur français Petit Navire.
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Commentaire d'André Thomas :
"Un exemple de plus à méditer pour la pêche française"
"Cette affaire illustre, une fois de plus, comment certaines ONG peuvent, en usant d'arguments sans nuance, mettre en danger des types de pêche.
Si toutes les pêcheries n'ont pas été exemptes de reproches, rares sont celles où des démarches n'ont été entreprises pour plus de sélectivité et une meilleure gestion des stocks.
Mais l'histoire récente nous montre que, face à la force médiatique de campagnes environnementalistes massives, les acteurs de la pêche - qu'ils soient professionnels ou politiques - peinent à faire valoir la complexité nécessaire à la gestion d'une pêcherie. Ceci - du moins tant que l'on considère comme acceptable le fait de pêcher un animal sauvage pour le manger - consiste à trouver le juste équilibre entre les intérêts socio-économiques et la bonne gestion des stocks.
On a vu ce combat à l'oeuvre entre ONG et "initiés" de la gestion des pêches, en diverses occasions : la senne à thon, déjà, lors des campagnes de protection des dauphins aux Etats-Unis ; le filet maillant-dérivant pour la pêche du germon ; le thon rouge ; la légine ; le chalut pélagique ; la civelle ; la pêche de grands fonds...
Certains de ces combats ont abouti à la disparition pure et simple de techniques de pêche (le filet maillant-dérivant, la palangre à requins-taupes), tandis que d'autres "métiers" ont senti le vent du boulet passer très près : le thon rouge, dont la principauté de Monaco voulait obtenir l'interdiction de la commercialisation ; la légine, qui a failli être inscrite sur la liste des espèces en danger ; la pêche de grands fonds, dont l'avenir n'est toujours pas scellé.
Toutes ces espèces ont fait l'objet de mesures de gestion, lesquelles ont été plus ou moins rapides, toujours très complexes, mais qui ont toutes prouvé qu'avec de la volonté et de l'intelligence, on peut rectifier le tir, dans l'intérêt général.
Un travail patient, technique, difficile à explliquer et moins médiatisable que la bande dessinée promue par l'ONG Bloom contre la pêche des grands fonds, ou le dessin animé diffusé par Greenpeace contre la pêche thonière.
Aux pêcheurs et à leurs représentants de dire haut et fort au consommateur que l'on peut, sans aucune contestation possible, être à la fois prédateur et responsable."