« Tout tombe à l’eau. Nous ne pouvons plus nous permettre d’investir. La baisse de 37 % des quotas de pêche à la sole ne me permettra pas d’équilibrer mon budget », confie Yves Herszfeld, le directeur du port d’Arcachon, encore sous le choc de l’annonce de la Commission européenne. Il faut dire que la sole, espèce phare du port d’Arcachon, représente 50 % du chiffre d’affaires de la criée. « C’est une catastrophe, notamment pour des jeunes qui ont investi récemment et se retrouvent amputés de 35 % de leur chiffre d’affaires. » Depuis l’annonce, les pêcheurs multiplient les actions symboliques dans l’attente des mesures destinées à leur venir provisoirement en aide. Cette annonce tombe mal pour le port d’Arcachon. De nombreux investissements ont été réalisés récemment (froid ventilé, machine à glace). D’autres, issus des préconisations de l’audit du port de pêche en vue de fidéliser la flottille et attirer des acheteurs et des vendeurs, étaient prévus. Plus question de lancer les investissements préconisés pour moderniser le port et la criée, comme l’amélioration des grues de chargement qui ont plus de trente ans. D’autres changements verront tout de même le jour. Le personnel s’est récemment formé à la qualité et la mise en place de la vente au gré à gré devrait se développer au premier trimestre 2022. Depuis trois ans déjà, la situation économique du port était difficile en raison des quotas et de la dangerosité du franchissement des passes. Avec la perte de trois fileyeurs, le chiffre d’affaires de la criée, longtemps stabilisé à 13 millions d’euros en avait déjà perdu 2 millions. « Il restera toujours une criée. Peutêtre d’une autre dimension, mais le port d’Arcachon ne s’arrêtera pas là », prédit Yves Herszfeld.
Aurélie CHEYSSIAL